La maturité spirituelle

Les textes de notre méditation : Ephésiens 4 : 11-15 et Hébreux 5 : 11 à 6 : 3 de ce jour nous permettent de comprendre 3 points essentiels.

  1. Comme un enfant a besoin de grandir pour devenir adulte,
  2. un chrétien doit évoluer pour atteindre la maturité spirituelle
  3. le Seigneur, comme un bon Père, pourvoit en tous points à cette croissance.


1 – DEFINITION :

Devenir adultes ou matures

[…] jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’homme adulte, à la mesure de la stature parfaite du Christ. Ephésiens 4 : 13.

Tout comme un étudiant doit travailler pour  s’instruire afin d’arriver à une excellence professionnelle, un chrétien doit se perfectionner spirituellement, se laisser façonner par Dieu, afin que sa vie toute entière, consacrée au Seigneur,  soit utile à son Maître. Etre adulte, ou mature, ce n’est pas seulement avoir un ensemble de connaissances théologiques – une tête bien pleine – mais agir d’une manière responsable – avoir une tête bien faite. Pour cela, nous devons évoluer en permanence, dans l’unité de la foi, dans le corps de Christ – l’Eglise – en nous exhortant, en nous édifiant, en nous supportant les uns les autres. Comprenons bien cette notion d’unité car si un membre est faible dans l’Eglise, les frères et sœurs compenseront cette faiblesse. La Bible est formelle : c’est dans l’Eglise que nous avons notre place,  que nous parviendrons à cette unité de la foi, que nous grandirons et atteindrons  la stature parfaite de Christ. Lorsque le corps de Christ est uni dans la foi – la confiance dans le Tout-Puissant – le Seigneur se manifeste, pourvoit et fait tout ce qu’Il a préparé d’avance pour la gloire de son nom. Cette maturité spirituelle nous permet de discerner ce qui est bon, agréable et parfait. Romains 12.2. Du reste Paul nous exhorte « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi–même de Christ. « 1 Corinthiens 11:1. S’il est vrai que nous ne serons jamais parfaits – car la perfection est en Christ seul – appliquons-nous à ne plus nous conduire comme des enfants irresponsables mais à devenir des hommes adultes, responsables, matures en Christ

2 – LES SIGNES DE LA MATURITE :

2 .1 - Les progrès :

« […] votre foi fait de grands progrès, et que l’amour de chacun de vous tous à l’égard des autres augmente de plus en plus. » 2 Thessaloniciens 1 :3.

« […] afin que tes progrès soient évidents à tous. » 1 Timothée 4 : 15

Nous sommes les champions de l’autosatisfaction ! Remettons-nous en cause et la maturité c’est quand les autres peuvent voir que mes progrès sont évidents….

A la lecture de ces textes, posons-nous quelques questions :

Notre foi dans le Seigneur est-elle plus grande que depuis le jour où nous sommes venus à Christ ?

L’amour qui nous unit aux frères et sœurs est-il plus évident qu’au premier jour ?

Avons-nous plus de compassion pour ceux de notre entourage qui ne sont pas encore à Christ ? Cet amour doit les amener au  Seigneur et les accompagner dans leur croissance spirituelle après leur conversion.

« […] soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail, dans le Seigneur, n’est pas inutile. » 1 Corinthiens 15 : 58.

Notre service pour le Seigneur doit être jour après jour meilleur et plus efficace. Où est passé le zèle du premier jour ? Sommes-nous refroidis par la vie quotidienne : pour un chrétien, c’est mal vieillir, c’est reculer, c’est revenir en enfance ! La maturité consiste à travailler de mieux en mieux et de plus en plus car le Seigneur est à la porte, la moisson est mûre,  et les ouvriers peu nombreux.

2.2 - Notre jugement :

« […] Mes frères, ne soyez pas des enfants pour ce qui est du jugement ; pour ce qui est du mal, soyez des enfants, mais pour ce qui est du jugement, soyez des adultes. » 1 Corinthiens 14 : 20.

Comment percevons-nous les choses et jugeons-nous les priorités dans nos vies ? Recherchons-nous toujours le Royaume de Dieu et sa justice, comme des adultes expérimentés et matures ou nous conduisons-nous comme des enfants ? Paul nous conseille de garder la naïveté de l’enfance uniquement en ce qui concerne la malice, la méchanceté, le désir de nuire mais en ce qui concerne nos raisonnements, nos priorités, nos jugements, comportons-nous en hommes faits. Ne jouons pas avec la vie spirituelle. 

Et, comme si nous n’avions pas compris, Paul rajoute :

…parce que vous êtes devenus lents à comprendre. Alors que vous devriez, avec le temps, être des maîtres… » Hébreux 5 : 11-12.

L’apôtre voudrait nous faire comprendre les profondeurs de Christ, les mystères de la Parole de Dieu, mais il constate notre incapacité alors que nous connaissons le Seigneur depuis longtemps. Nous devrions être des maîtres, capables d’éduquer, d’enseigner, d’entraîner, d’exhorter les autres mais nous nous conduisons comme des enfants dont la compréhension est lente et limitée. Déjà, dans Matthieu 17 :17, Jésus s’est impatienté : « […] jusqu’à quand vous supporterai-je ?… ». Nous passons notre temps à prier le Seigneur de faire ce que nous devrions faire….

D’autre part, notre jugement d’homme mature doit nous permettre de discerner ce qui est bien de ce qui est mal. Hébreux : 14. Notre conscience pure, animée par le Saint-Esprit de Dieu qui a fait sa demeure en nous, doit nous permettre de distinguer ce qui est de Dieu de ce qui ne l’est pas dans le monde qui nous entoure.

2.3 - du fruit qui vienne à maturité :

L’un des signes de la maturité c’est de porter du fruit…

« Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, après avoir entendu, sont étouffés en cours de route par les inquiétudes, les richesses et les plaisirs de la vie, et ne donnent pas de fruits mûrs. »

Luc 8 : 14.  Dans la parabole du semeur, Jésus met en garde ceux qui connaissent la Parole, mais qui se sont laissés saisir par le tourbillon de la vie, les soucis quotidiens, les ambitions du monde, et qui ne portent pas de fruits qui parviennent à maturité. C’est le but de l’Eglise quand elle évangélise. Ce n’est pas pour être plus importante ou réputée qu’une autre mais pour prendre en charge des âmes qui elles-mêmes – parvenues à maturité – se consacreront à d’autres personnes qui ne connaissent pas Christ. Et le Seigneur ajoute : « Si vous produisez du fruit en abondance et que vous prouvez ainsi que vous êtes vraiment mes disciples, la gloire de mon Père apparaîtra aux yeux de tous. » Jean 15 : 8 – C’est en portant du fruit que nous glorifions notre Père.

 

3    – BESOIN DE CROISSANCE :

3.1 – C’est une nécessité, un besoin

« Ainsi nous ne serons plus des tout–petits ballottés par les flots et entraînés à tout vent d’enseignement, joués et égarés par la ruse et les manœuvres des gens ; en disant la vérité, dans l’amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est la tête, le Christ. » Ephésiens 4 : 14-15.

Evitons de ressembler à des enfants qui font leurs les affirmations des dernières personnes qui leur ont parlé. Nous ressemblerions à des gens sans assurance, qui ont toujours besoin de secours, qui posent toujours les mêmes questions, qui papillonnent à droite à gauche… Paul nous conseille de croître à tous égards en Christ. Veillons à la cohésion de notre croissance spirituelle afin de grandir harmonieusement.

3.2 Enfants et fils :

Paul explique aux Galates la différence entre l’enfant et le fils

« Or je le dis : aussi longtemps que l’héritier est tout petit, il ne diffère en rien d’un esclave, alors qu’il est le maître de tout …; il est soumis à des tuteurs et à des intendants jusqu’au temps marqué par le père…. Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans notre cœur l’Esprit de son Fils, qui crie : « Abba ! Père ! » Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier, du fait de Dieu. » Galates 4 : 1-7.

La Bible affirme que nous sommes enfants de Dieu, co-héritiers avec Christ, notre héritage est là. Un enfant ne peut profiter de son héritage : il a besoin de tutelle et de surveillance. Le chrétien immature est comparable à cet enfant : il a besoin qu’on le surveille, qu’on le pousse, qu’on l’entraîne à faire ce qu’il doit faire ; il se conduit comme un esclave. Souvenons-nous du fils prodigue qui a dilapidé son héritage et est revenu à la maison paternelle. Il s’est conduit comme un enfant. Notre Père nous a donné notre héritage et a fait de nous ses héritiers, ne nous conduisons plus en esclaves et rejetons rites et habitudes. En tant que fils de Dieu, n’agissons  plus comme des mendiants ou des quémandeurs, car nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui a tout accompli pour nous. Emparons-nous des promesses du Très-haut et vivons-les  comme des certitudes. 

3.3 La croissance est-elle possible ?

Oui, nous affirme Paul :

  •   « […] car en lui vous êtes devenus riches de tout, de toute parole et de toute connaissance. Dès lors, il ne vous manque aucun donC’est lui qui vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus–Christ. 1 Corinthiens 1 : 5-8. de la grâce, en attendant la révélation de notre Seigneur Jésus–Christ.
  • Nous sommes comblés de toutes les richesses en Christ. La Parole est une source de vie inépuisable et notre Père désire que nous vivions selon cette connaissance.
  • Et Paul insiste : il ne nous manque aucun don de la grâce. Nous avons toutes les qualités, tous les talents qui sont nécessaires en Jésus-Christ, et de plus, Il nous a laissé le Saint-Esprit et ses dons : il ne nous manque rien… nous sommes des chrétiens riches…
  • Le Seigneur nous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que nous soyons irréprochables au jour de son retour. Remarquons qu’il est peu question des efforts que nous avons à faire mais beaucoup de ce que Dieu nous donne. Il attend que nous nous emparions de toutes ces promesses pour atteindre la maturité.

3. 4 Dans le cadre de l’Eglise :

« […] afin de former les saints pour l’œuvre du ministère, pour la construction du corps du Christ… « Ephésiens 4 : 12.

La croissance du chrétien, son épanouissement, sa maturité se font obligatoirement dans l’Eglise qui est le corps de Christ. Jésus a donné les différents  ministères afin que ses enfants soient capables d’accomplir leur diaconat. (service).

 3.5.Une condition :

« […] dans l’attente où vous êtes de la révélation de notre Seigneur Jésus–Christ. » 1 Corinthiens 1 :7. 

Nous devons être dans la même position que l’étudiant qui, en fin d’année scolaire,  désire son diplôme et met en œuvre tous les moyens pour le réussir.

 3.6 Comment ?

Jésus dit «En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Jean 12 : 24. Il y a une loi spirituelle incontournable pour chacun de nous : c’est le renoncement. Seule la mort à nous-mêmes nous permettra de porter beaucoup de fruits. Nous avons des choix impératifs à faire mais le Seigneur nous donnera  suffisamment de sagesse et d’intelligence pour cela.

Jésus affirme également « Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. » Hébreux 5 : 13. Nous devons donc en déduire que le lait est réservé à l’enfant tandis que l’adulte a besoin d’aliments solides plus nourrissants. Nourrissons-nous quotidiennement de la Parole pour devenir des adultes matures.

 

Pour parvenir à cette maturité, le Seigneur ne nous a pas laissés seuls. Il nous a laissé le Consolateur. …« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,… » Jean 14 : 16. - … »Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera–t–il l’Esprit saint à ceux qui le lui demandent ! » Luc 11 : 13.

Sachons encore qu’il n’y a pas de croissance possible sans vie de prière. Pas seulement pour demander à Dieu des bénédictions mais également pour entretenir avec Lui une communion intime. Notre mode de vie est aussi très important. Nos pasteurs et prédicateurs posent les fondements mais il nous appartient de construire notre maison spirituelle. La vie en Christ nous impose des règles de vie, ne prenons pas de risques inutiles. Imprégnons-nous de 1 Corinthiens 3 : 9-10. « Car nous sommes des collaborateurs de Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu. »

 

4 CONCLUSION :

L’apôtre dit « « Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui était de l’enfant. »  1 Corinthiens 13 : 11.»

Nous sommes tous appelés à passer du stade de l’enfance au stade de l’adulte mature, capables d’assumer nos  responsabilités, et de veiller à notre tour sur nos propres enfants afin de les éduquer et d’accompagner leur croissance. Pour cela, il est nécessaire de passer à la vitesse supérieure  pour arriver à cette maturité chrétienne, à  cet état d’hommes faits.

 

 

Notes de Maguy Agay