Lâcher prise

Alexandre   Nous sommes souvent étonnés des nombreux miracles qui se produisent en Afrique, lorsque nous lisons les comptes rendus des campagnes d’évangélisation de Reinhard Bonnke. Nous avons tous entendu parler, ou vu le DVD, du jeune pasteur nigérian, Daniel Ekechukwu, dont la mort était constatée par un acte de décès depuis 48 heures, et qui est revenu à la vie tellement la présence de Dieu était forte. La question immédiate que nous nous posons : pourquoi en Afrique et non pas en France ? La réponse est claire et toute simple : lorsque nous possédons peu, que nous avons peu à perdre - et c’est le cas de nos frères africains – nous lâchons plus facilement et spontanément prise pour laisser Dieu agir dans nos vies. Lorsque nous nous trouvons dans le plus complet dénuement, nous n’avons qu’une solution : tout remettre entre les mains de Dieu et lui faire totalement confiance.
Lisons Hébreux 11 : 1-2 et 8 -19 pour mieux illustrer le titre du message. Nous connaissons bien ce passage mais sachons, néanmoins, qu’une vie de foi n’est pas uniquement une vie de confiance positive dans l’avenir, une vie dans l’espérance des choses qu’on ne voit pas et qu’on espère. Mais une vie de foi sous-entend également des renoncements, des sacrifices durant notre vie terrestre. C’est une vie durant laquelle nous devons apprendre à abandonner des manières de vivre, des habitudes, des règles temporelles pour placer en Dieu notre confiance et lui obéir totalement. Cette conduite évoque l’abandon, le détachement, la séparation et est contraire à notre nature humaine qui tient à ses acquis, ses droits, ses mœurs, sa culture.
Si nous voulons dire comme les apôtres « Seigneur augmente en nous la foi » Luc 17 : 5, si nous désirons une foi qui grandit et se confirme, nous devons rompre et nous séparer de beaucoup de choses. Remarquons que tous les héros de la foi d’Hébreux 11 ont dû quitter des êtres chers et délaisser des situations importantes et légitimes de leurs vies. Nous nous chargeons souvent de sacs à dos énormes dans lesquels nous mélangeons l’essentiel et l’inutile et nous avons la prétention de passer par la porte étroite !! Nous prenons simplement le risque de rester à la porte à cause d’un bagage important et inutile qui nous aura empêchés de vivre une vie de foi intense. Souvenons-nous du cas du jeune homme riche qui a préféré, avec tristesse, sa richesse au royaume de Dieu. Marc 10 : 17. Nous faisons souvent comme lui, nous nous accrochons avec fermeté à nos acquis, alors que Dieu nous demande de lâcher prise pour le laisser agir dans nos vies. Jésus nous a pourtant prévenu : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui–même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive ». Luc 9 :23.
 
Prenons l’exemple d’Abraham : Dieu lui ordonne « quitte ton pays et ta famille… » Genèse 12 : 1 et Actes 7 : 3. Celui qui est appelé le Père de la Foi, l’Ami de Dieu, a pleinement confiance en l’Eternel Dieu au point d’abandonner tout entre ses mains. Il n’a pas peur d’appeler l’Eternel son Dieu. Abraham était de la même na-ture que nous et lorsque l’Eternel Dieu lui de-mande de quitter son pays et la maison de son père, Abraham a sans doute hésité. Il est toujours difficile de rompre avec son pays, sa culture, sa vie, sa famille, ses amis, de renoncer à ses assurances matérielles et financières. Mais, par amour pour Dieu, Abraham obéit à l’appel, renon-ça à son héritage, sa position, son passé et son présent. Il fit taire son orgueil et prit la route pour devenir bédouin. Il se considéra, dès lors, comme étranger et voyageur sur cette terre. Noé eut, sans doute, les mêmes réticences, mais par la foi, il construisit l’arche qui permit de sauver sa famille. L’Eternel dit encore à Abraham « …l’année pro-chaine, ta femme Sara, aura un fils… » Genèse 18 : 10. Là encore, le Père des Croyants entendit la promesse de l’ange et dut renoncer à ses propres raisonnements, devant la logique de son âge et de celui de sa femme, et faire intégralement confiance à Dieu. Et… Isaac vint au monde. Mais l’Eternel n’avait pas fini de mettre Abraham à l’épreuve : Il lui demanda en sacrifice son fils Isaac, son unique enfant. Là encore, Abraham obéit immédiatement à Dieu, sans la moindre résistance. (L’aurions-nous fait ???). Abraham avait appris à s’abandonner entre les mains de Dieu, à balayer les apparences pour atteindre l’essentiel : la foi, la confiance en son Créateur qui surpassent tout le reste.
 
Prenons l’exemple suprême, celui de Jésus-Christ. Notre Seigneur, lui-même, s’est abandonné entre les mains du Père. Philippiens 2 : 6-11. Fils du Très-Haut, Il a quitté son ciel de gloire et ses richesses et s’est dépouillé en revêtant notre condition humaine. Il a écarté les honneurs, a accepté d’être humilié, maltraité, insulté. Il s’est détaché de sa famille et de ses amis, pour obéir au Père et accomplir la mission demandée. Il a renoncé à toute action personnelle, a parlé au nom du Père, et s’est montré obéissant jusqu’à la mort sur la Croix. Même au moment le plus difficile du combat, à Gethsémané, alors que la communion avec le Tout-Puissant allait être coupée, Il a accepté, par amour pour l’humanité perdue, de lâcher prise pour laisser Dieu agir. « Maître, que dois-je faire de bon pour mériter la vie éternelle ?» La question du jeune homme riche peut-être traduite d’une façon plus actuelle par « Seigneur, à quoi devons-nous renoncer aujourd’hui pour aller plus loin avec toi et avoir une foi plus affermie ?».
 
Examinons nos vies et traquons ce dont nous devons nous délester pour passer par la porte étroite : nos héritages ? Nos assurances financières ? Nos amis ? Nos titres ? Nos familles ? Nos raisonnements ? Nos dettes ? Nos rancœurs ? Notre passé ? Notre orgueil ? …toutes ces valises nous encombrent, nous épuisent, et nous empêchent d’avancer sur le chemin de la foi. Apprenons à lâcher prise pour avoir une vie de paix, d’amour qui témoigne de notre passion pour notre Sauveur. Relisons 1 Corinthiens 13, où l’amour – qui n’est pas seulement du sentiment – est décrit en actes. N’oublions pas que notre vie de foi se lit, également, en actes. Abandonnons-nous entre les mains du Père, cultivons l’assurance que Dieu conduit et agit dans nos vies, et nous serons remplis de sérénité et de douceur. La vraie liberté en Christ est de se soumettre de plus en plus à Dieu et de devenir esclaves de Dieu. Si Christ nous affranchit, nous serons réellement libres, non pas pour faire notre propre volonté, mais pour faire celle du Père. La vraie liberté c’est de renoncer à tout pour obéir et se confier à Dieu et en Lui seul. Plaçons tout entre ses puissantes mains et nous le verrons à l’œuvre dans nos vies. Notes de Maguy Agay