Le chrétien et son argent 1/2

 Cette prédication aborde un sujet délicat. Entre les extrêmes de ne jamais le traiter de peur d'effaroucher des sensibilités ou de se faire trop pressant, il y a un chemin étroit qui mène à une source de bénédictions pour le peuple de Dieu.

Nous aurions pu aussi intituler ce message «Dieu ou Mammon ». Ouvrons nos Bibles dans Matthieu 6 :19–24. Autrefois, les bandits de grands chemins attaquaient les diligences en criant « La bourse ou la vie ? ».  Pour les voyageurs en danger le choix devait être rapide car il était  irrévocable… En tant qu’enfants de Dieu, nous allons ce matin tirer un enseignement spirituel de l’importance de ce choix : les richesses de ce monde ou la Vie éternelle ? Notre Seigneur nous exhorte dans Matthieu 6 :19-20 « Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs fracturent pour voler, mais amassez–vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni la rouille ne gâtent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent ». Et afin de souligner l’importance du combat spirituel, Jésus ajoute « Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » Matthieu 6:24.

Pour de nombreux chrétiens, ces passages ne sont pas toujours évidents. Il nous faut comprendre que Mammon représente les richesses sous toutes leurs formes, non seulement l’argent mais également tous les biens matériels auxquels nous nous attachons et qui prennent la place de Dieu dans nos cœurs. Nombreux sont ceux qui dans les périodes d’abondance et de prospérité délaissent le Seigneur au profit des richesses du monde. Jésus nous appelle à être vigilants car l’amour de la possession des biens – l’idolâtrie - est dangereuse et mortelle et il vaut mieux lui préférer Dieu et la Vie qu’Il nous offre.

Luther, le grand réformateur disait « Avoir de l’argent et du bien n’est pas un péché, mais ne le laisse pas devenir ton maître.  Qu’Il te serve et que toi, tu sois son maître. »  Sachons utiliser l’argent et le confort qu’il procure mais ne nous laissons jamais asservir par lui.

 Un avertissement de Jésus

D’aucuns pensent que l’Eglise n’est pas le bon endroit pour parler d’argent et les pasteurs sont souvent très gênés de prêcher sur le sujet. Nous n’aborderons pas ce matin l’argent sous l’aspect de la spéculation, la finance, la tromperie, le vol mais sous celui de la bénédiction qui est attachée au service de Dieu. Nous pouvons tous témoigner des bénédictions reçues dans la maison du Seigneur.  Mais attention cependant à ne pas spéculer avec Dieu en pensant lui donner 100 pour récolter 10.000 ! Ce n’est absolument pas biblique et la théorie du « donnant-donnant » chère aux politiques n’a rien de spirituelle car nous ne sommes pas, avec le Tout-Puissant, dans le monde du profit et des combinaisons financières…. 

Souvenons-nous de la rencontre de Jésus et du jeune homme riche. Luc 18 : 24-25. Jésus lui laisse le choix et nous connaissons la tristesse du jeune homme et sa réponse qui entraîneront l’avertissement du Maître « Qu’il est difficile à ceux qui ont des biens  d’entrer dans le Royaume de Dieu ! »  Il parlait de toutes les richesses confondues de cet homme qui prévalaient pour lui sur la vie éternelle. Dans Luc 6 : 24, Jésus déclare à  ceux qui courent après les richesses  pour se satisfaire, se sécuriser, et remplir leurs cœurs vides : «Malheur à vous,  les riches, car vous avez votre consolation »…  alors que les autres seront consolés par le Véritable Consolateur.  Regardons à Christ, dont Paul dit dans 2 Corinthiens 8 : 9. « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus–Christ : lui qui était riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que, vous, par sa pauvreté, vous deveniez riches ». Le Fils du Très-Haut, a abandonné son ciel de gloire et ses richesses infinies afin que nous soyons enrichis et que nous ayons le pardon et la Vie éternelle.

 1 – Enseignement biblique

Vient du verbe offrir qui signifie donner. On offre des dons aux divinités, aux idoles, aux dieux. Cette pratique n’est pas une notion évangélique mais une notion de l’Ancien Testament. La première offrande a été faite à l’Eternel par Abel et Caïn. Genèse 4. Abel, le berger, offrit  à l’Eternel les fruits du sol. Nous lisons que l’Eternel porta un regard favorable sur Abel et son offrande pour deux raisons : Abel avait mis toute sa confiance en Dieu et ses œuvres étaient justes devant Lui. 1 Jean 3 :12  / Hébreux 11:4. Abel menait une vie qui plaisait à Dieu, contrairement à son frère Caïn dont les œuvres étaient mauvaises et inacceptables devant l’Eternel. En conséquence, l’offrande de Caïn ne fut pas agréable au Père.

Autre exemple de l’Ancien Testament : Elie et la veuve de Sarepta. 1 Rois 17. Cette pauvre femme va offrir au prophète tout ce qu’elle a pour elle et son fils unique, c’est-à-dire une poignée de farine dans un pot et un peu d’huile dans une cruche en lui disant « l’Eternel, ton Dieu est vivant…. »  Quelle foi ! Aussi la Bible rapporte verset 16 – « Le pot de farine ne s’épuisa pas, et la cruche d’huile ne se vida pas, selon la parole que le Seigneur  avait dite par l’intermédiaire d’Elie. » Elle a donné de son nécessaire mais Dieu a pourvu abondamment à ses besoins, à  ceux de son fils et du prophète Elie.

L’offrande correspond à un enseignement biblique sur lequel Jésus insiste dans le Nouveau Testament. Quand Il guérit le lépreux, il l’invite d’abord Matthieu 8 : 4. Nous connaissons tous le passage de Marc 12 : 41 où le Seigneur est assis dans le temple, vis-à-vis du tronc, et regarde la foule mettre son offrande. Il y a ceux qui ont mis de leur superflu, de leur trop plein, mais la veuve a mis de son nécessaire….Et à cause de ce don de deux petites pièces faisant un quart de sou… on parle encore aujourd’hui de cette femme mais où sont les témoignages sur ses riches contemporains ???? Oui, Dieu s’intéresse à ce que nous mettons dans le tronc, à l’état de nos cœurs et la manière dont nous le faisons. Jésus nous exhorte « …cherchez le Royaume de Dieu, et toutes ces choses vous seront données par–dessus. » Luc 12 : 31.  Mettons notre foi à l’œuvre et croyons que nous servons un grand Dieu qui est capable de pourvoir à tous nos besoins. à aller apporter son offrande au Temple.

Nous lisons également dans Luc 8 : 1-3 que Jésus et ses disciples n’ont pas honte de vivre de l’offrande. Le Fils de Dieu sur cette terre était pauvre, sans maison et sans argent. Ses disciples, pour le suivre, aussi ont tout abandonné. La Bible nous dit qu’il y avait des femmes de distinction qui pourvoyaient à leurs besoins en les assistant de leurs biens par l’offrande qu’elles faisaient. Pourquoi Jésus a-t-il  accepté de rester dépendant de telles offrandes ??  Nous pouvons nous poser la question car Il aurait pu faire des miracles en permanence et nourrir tout le monde,  en tous lieux. Il a  bien multiplié cinq pains et deux  poissons – Matthieu 14 : 13-21 – Mais Jésus, le Tout-Puissant, désirait que tous réalisent (comme nous…) le bonheur, la joie qu’il y a à participer au service de Dieu.

Jésus confirme dans la parabole des talents : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. » Matthieu 13:12 – Ce qui signifie que celui qui a le cœur pour donner au seigneur sera dans l’abondance, contrairement à celui qui n’apporte pas son offrande. Donc pour que la bénédiction se produise dans nos vies, soyons prêts à donner de bon cœur pour l’œuvre de Dieu. Souvenons-nous du jeune  garçon qui a donné ses pains et ses poissons afin que des milliers d’hommes et de femmes soient nourris. Jean 6 :11. L’offrande exprime notre confiance en Dieu et notre désir de lui être agréables, alors examinons l’état de nos cœurs lorsque nous présentons cette offrande à notre Père.

 2 – Pourquoi l’offrande ?

Dieu a-t-il vraiment besoin de notre argent puisqu’Il dit à Aggée, le prophète, « L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Eternel des armées » Aggée 2 : 8.  C’est une grâce de pouvoir donner à Dieu et ne nous croyons pas indispensables dans l’œuvre du Seigneur. Faisons le toujours, avec beaucoup d’humilité, sans aucun soupçon d’orgueil,  car le Seigneur peut susciter beaucoup plus pour lui. Souvenons-nous des Macédoniens au moment de la famine à Jérusalem. Il y a eu une collecte pour les frères et sœurs et Paul rapporte dans 2 Corinthiens 8 : 4 : « …ils nous ont demandé avec beaucoup d’insistance la grâce de prendre part à ce ministère de solidarité en faveur des saints. » Soutenir l’œuvre de Dieu et les saints est  un privilège, une faveur, une grâce que Dieu nous accorde car c’est un acte de consécration.

 3 – Pour qui l’offrande ?

Dans l’Ancien Testament, les dîmes étaient données pour l’entretien des Lévites qui étaient au service du Temple. Dans le Nouveau Testament, Paul enseigne dans Galates 6 : 6 : « Que celui à qui l’on enseigne la Parole donne une part de tous ses biens à celui qui l’enseigne ».  La Parole est claire et précise : nous devons subvenir aux besoins de ceux qui nous enseignent et qui sont au service de l’Eternel.

Dans l’Ancien Testament, les israélites portaient  aussi  l’offrande pour la construction du Temple et son entretien. Cela est toujours vrai. Nous devons financer la construction de nos églises  et les entretenir sous peine de ne plus avoir de lieux de culte. Réalisons qu’avec notre offrande nous servons le Seigneur, mais qu’en réalité nous nous servons nous-mêmes….

 4 – Qualités requises pour porter notre offrande :

On peut compter 4 qualités – non restrictives - pour le service de l’offrande :

·        Apprenons d’abord  à nous donner au Seigneur : âme, corps et …biens.  Prenons exemple sur les Macédoniens.  Ne venons pas toujours avec  nos misères, nos problèmes, nos faiblesses, mais tels que nous sommes, avec tout ce que nous possédons.

·        Ayons une vie en règle avec Dieu : Souvenons-nous de la mise en garde de Jésus qui nous invite à présenter notre offrande le cœur libre, sans rancune, ni amertume.  Matthieu 5 : 23-24. L’offrande ne peut être agréée par l’Eternel que si nous sommes en paix avec le Corps de Christ. « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Car vous payez la dîme de la menthe et de l’aneth et du cumin, et vous avez laissé les choses plus importantes de la loi, le jugement et la miséricorde et la fidélité ; il fallait faire ces choses–ci, et ne pas laisser celles–là » dit Jésus aux pharisiens. Matthieu  23 : 23.

·        Portons notre offrande de bon cœur : Exode 25 : 2  nous parle d’un cœur généreux pour participer à l’œuvre du Seigneur. Jésus condamne les pharisiens qui transforment l’offrande en un fardeau posé sur les épaules des croyants. Paul rectifie dans 2 Corinthiens 9 : 7 «Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie ». 

·        Donnons quelque chose qui nous coûte : Souvenons-nous du refus de David  qui déclina l’offre du roi Aravna lors de la construction de l’autel de l’Eternel. « Tu ne me donneras rien ! Je veux acheter cela, te le payer. Je ne vais quand même pas offrir au Seigneur mon Dieu des sacrifices qui ne me coûtent rien ! » 2 Samuel 24 : 24.

 5 - Comment ? Combien ?

Il n’y a pas de règle : C’est le problème de chacun. Nous rendrons des comptes individuellement devant Dieu, nous ne pouvons donc fixer de montant ni porter de jugement.

Le plus ancien exemple que nous ayons c’est Abram, vainqueur de plusieurs rois, qui fut béni par Melchisédek, roi de Salem.  La Parole nous dit qu’Abram lui donna la dîme de tout. Genèse 14.  La Loi n’avait pas encore été donnée à Moïse, mais c’est de tout son cœur qu’Abram a donné le dixième de ses biens. L’Eternel imposera la dîme aux israélites par la Loi confiée à Moïse beaucoup plus tard. Lévitique 27.

Dans le Nouveau Testament, il n’y a aucune indication sur le sujet mais 1 Corinthiens 16 : 2 précise, sans tristesse, ni contrainte : « Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon ses moyens, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour faire les collectes. »  Certains argumenteront que nous sommes sous la grâce. Mais si sous la Loi (qui nous condamnait à mort) les israélites étaient obligés de donner la dîme, à fortiori, nous qui sommes sous la grâce (qui est supérieure à la Loi) devons-nous donner notre dîme…. Donc, obéissons  et mettons de côté chez nous la part qui revient à l’Eternel de manière réfléchie. Il y a toujours une bénédiction à faire les choses comme Dieu demande. Et surtout une dernière exhortation : « … que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite. » Matthieu 6 :3… pour éviter l’orgueil, les jugements, et les bavardages.

 

6 – Avertissement de Malachie :

A l’époque du prophète Malachie, le peuple pense que Dieu ne voit pas les spéculations auxquelles il se livre. Il est insolent, néglige totalement le service du Temple et,  corrompu, présente des offrandes défectueuses. L’Eternel offensé se fâche « Vous m’appelez votre père, mais est–ce que vous m’honorez ? Vous m’appelez votre maître, mais est–ce que vous me respectez ? Vous me méprisez et vous demandez : “En quoi est–ce que nous t’avons méprisé ?”. Malachie 1 : 6. Le peuple méprise l’Eternel-Dieu dans les dîmes et les offrandes en donnant des animaux malades ! Mais l’Eternel continue«  Apportez toute la dîme au Trésor, qu’il y ait de quoi manger dans ma maison ; mettez–moi ainsi à l’épreuve, je vous prie, dit le Seigneur des Armées ; j’ouvrirai sans faute pour vous les fenêtres du ciel, et je déverserai pour vous la bénédiction au–delà de toute mesure. Malachie 8 : 8-10.

 

CONCLUSION : 

Nous sommes nés nus et repartirons nus de cette terre. « Car nous n’avons rien apporté dans le monde, comme d’ailleurs nous n’en pouvons rien emporter. » 1 Timothée 6 : 7. Quand nous avons bien compris cette règle, que nous avons la nourriture et le vêtement et l’assurance de la vie éternelle, que nous faut-il de plus ? Paul confirme « Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours à tous égards de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute œuvre bonne ». 2 Corinthiens 9 -8. Cette conviction doit résonner dans nos cœurs. Notre Père, le Dieu d’abondance nous a promis « Je ne te délaisserai jamais, je ne t’abandonnerai jamais. »  Hébreux 13 : 5. Apprenons donc à vivre dans l’obéissance et la fidélité au Seigneur et nous verrons et vivrons les bénédictions qui sont attachées à notre service véritable.