Le Syndrome de Stockholm

Éric utilise, ce matin, cet événement, qui a eu lieu en 1973, dans la capitale suédoise, pour nous interpeller au sujet du lent processus de déviation qui peut s’installer quand l’homme appelle le mal bien et le bien mal.

Du reste, le prophète Esaïe, au chapitre 5 : 20-21,  nous met déjà en garde « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, Et qui se croient ntelligents » 

Nous allons tirer notre méditation de la caricature de cet événement : Imaginons les otages comme des gens qui ne connaissent pas Dieu...

 ... Dieu est représenté par la police,  qui veut libérer les otages, et le preneur d’otage : Satan. Malheureusement, ce syndrome peut atteindre aussi bien les croyants que les inconvertis. Tout commence par un événement majeur, troublant, qui va être à l’origine de ce dérèglement, de ce glissement. A Stockholm, c’est une prise d’otage, mais pour l’Homme, c’est le péché d’Adam, qui lui a fait manquer le but, et qui a provoqué la chute de l’humanité toute entière. Depuis,   le monde entier a été pris en otage par le prince de ce monde, le père du mensonge et de l’aveuglement. Jean 8 : 44 et 2 Corinthiens 4 :3. Le diable règne sur cette terre nous dit la Bible, et après avoir pris l’homme en otage, il le maintient dans ses peurs, ses addictions, ses illusions, ses épreuves, ses désespoirs : on peut constater deux sortes de réactions à ces événements traumatisants orchestrés par le diable dans nos vies, qui vont produire un glissement vers la cause du ravisseur. Le seuil de tolérance étant différent pour chaque cas : le croyant confessera que c’est une épreuve (mais n’oublions pas qu’elle doit être gérée avec foi dans le Seigneur) et l’incroyant reconnaîtra que la vie ne l’a pas gâté… Mais les deux pourront glisser dans leur raisonnement en appelant le bien mal et le mal bien selon leur façon de gérer ces épreuves. Méfions-nous la paroi est fine… et l’otage peut devenir lui-même… ravisseur ou serial killer et reproduire ce qu’il a lui-même vécu…. Alors, ne « sympathisons » pas avec le preneur d’otage (le diable), ne flirtons pas avec lui, car la lente déviation devient une dérivation, une impasse, une voie sans aucune issue. Les valeurs s’inversent, et petit à petit la trajectoire change. Le mal devient bien… Voyons comment nous pouvons tomber dans ce piège de l’ennemi : pour le croyant, le voile tombe sur sa vie : il commence à tolérer, admettre, pratiquer  les choses interdites, accepter le péché dans sa vie. N’oublions pas que pécher signifie manquer le but. Il commence à mentir, voler, tromper…. Oh juste un petit peu…. Pas beaucoup… il a une sorte de sympathie pour l’interdit (comme les otages avaient pour leurs ravisseurs….) ou encore il se fabrique son propre Évangile, sa propre foi, en fonction des épreuves subies et des souffrances traversées. Il « justifie » sa position. Pour un incroyant : qui a pour maître le prince de ce monde, pécher n’est pas un problème : il va être l’esclave soumis et obéissant de celui qui a juré sa perte et qui va même l’inciter à se révolter contre la Police (le Dieu Sauveur). Toutes les valeurs de Dieu lui seront insupportables, et c’est pourquoi la Bible dit que « la prédication de la Croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, elle est la puissance de Dieu. »1 Corinthiens 1:18. N’acceptons pas d’inverser les valeurs et de nommer le mal bien, car lorsque nous choisissons le camp de notre ravisseur plutôt que celui de notre Sauveur, nous votons contre notre libérateur.

Après la libération,  le 3e volet de la prise d’otage, c’est l’isolement. Les otages sont isolés dans un lieu secret par la police pour faire le point,  être repris en main, et affranchis de cette mésaventure, sinon ils continuent à confondre le mal et le bien. Sur le plan spirituel, pour le croyant, c’est la sanctification, la mise à l’écart par Dieu et pour Dieu, qui nous a donné Jésus-Christ pour nous libérer de nos péchés.  Pour l’incroyant, c’est la repentance, la conversion et le changement visible avec un « avant » et un « après ». Et cela ne peut-être fait que s’il accepte Jésus dans sa vie, et que le voile qui aveugle ses pensées tombe. Bien entendu, on entendra toujours certains prétendre « ce n’est pas mon choix, c’est plus fort que moi… » Alors, dans ce cas pourquoi refusent-ils l’isolement qui les va libérer de cet état ? Il est possible qu’après avoir passé un certain temps avec le preneur d’otage celui-ci soit devenu sympathique… C'est pourquoi l’isolement, la séparation s’imposent, et cette décision ne peut venir que de l’otage. Pour conclure, sachons qu’il y a danger dans ces situations où nous sommes en immersion totale (la prise d’otage). Seul le regard extérieur du Saint-Esprit peut révéler doucement les failles et les manquements et nous amener à revenir sur le droit chemin. Il le fera avec l’amour du Père.

 

Le 23 août 1973, un évadé de prison, Jan Erik Olsson, tente de commettre un braquage dans l’agence de la Kreditbanken du quartier de Norrmalmstorg à Stockholm. Lors de l’intervention des forces de l’ordre, il se retranche dans la banque où il prend en otage quatre employés. Il obtient la libération de son compagnon de cellule, Clark Olofsson, qui peut le rejoindre. Six jours de négociation aboutissent finalement à la libération des otages. Curieusement, ceux-ci s’interposeront entre leurs ravisseurs et les forces de l’ordre. Par la suite, ils refuseront de témoigner à charge, contribueront à leur défense et iront leur rendre visite en prison. Une relation amoureuse se développa même entre Jan Erik Olsson et Kristin, l’une des otages. La légende veut même qu’ils se soient mariés par la suite, mais ce fait fut démenti.  Retour à l'article

Notes de Maguy Agay