Le temps et les circonstances

Boubacar Doumbia

 

« J’ai encore vu sous le soleil que la course n’appartient pas aux rapides, ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux intelligents, ni la faveur à ceux qui savent, car tous sont à la merci des temps et des circonstances. » Ecclésiaste : 9 : 11. C’est le passage  du Livre du Sage que nous prendrons ce matin pour notre exhortation.

 L’Eternel, dans sa magnificence, a révélé à ses enfants son plan rédempteur afin, qu’en Lui, ils  puissent vivre et le servir avec joie, en tous temps et en toutes circonstances sans jamais perdre espoir. Pour ceux qui ne connaissent pas Dieu, la Bible confirme que leur succès, leur victoire, leur richesse, leur gloire dépendent uniquement des temps et des circonstances.

L’Ecclésiaste a observé les hommes et la nature humaine et a constaté, qu’un jour,  un homme peut être élevé, riche, célèbre et le lendemain conspué, sans le sou et abandonné de tous ! Pour un homme sans espérance, sans Dieu, tout dépend des temps et des circonstances.  L’homme de foi, celui qui est entré dans l’alliance éternelle de Dieu, sait que sa vie ici-bas, son succès, sa victoire et son secours viennent du Tout-Puissant. Uniquement de ce Père d’amour qui ne change pas. Mais Dieu désire que nous réalisions que ce n’est pas parce que nous sommes ses enfants que les temps et les circonstances nous seront toujours favorables. Malgré tout, notre amour, notre fidélité et notre zèle pour Lui doivent rester les mêmes.

Dans les exemples que nous prendrons nous verrons que l’Eternel n’a changé ni  les temps ni les circonstances mais Il a changé les cœurs.

Lisons dans 1 Samuel 1 l’exemple d’Anne. Elle était stérile. Tous les ans, elle montait à Silo, avec son époux Elquana, se prosterner devant le Seigneur. La coépouse de son mari, Peninna, les accompagnait entourée de ses nombreux enfants. Evidement Peninna ne manquait pas de décrocher des sarcasmes et des quolibets à Anne, l’épouse stérile. On peut aisément imaginer les angoisses d’Anne chaque fois que la date fatidique  approchait, malgré l’amour et les attentions de son mari. Une année, Anne,  qui avait laissé les temps et les circonstances ronger sa vie, réagit et tandis que les autres festoient, elle se lève, va au temple et cherche la face de l’Eternel. Elle se tourne vers Celui qui tient les temps et les circonstances dans sa main et qui peut les changer. Elle prie et vide son âme devant le Seigneur. Quand elle sort du temple, la Bible nous dit que son visage n’était plus le même. Elle était pourtant toujours stérile mais son cœur avait été rempli par la présence, par la voix, et le bonheur de la communion avec son Dieu.  Elle avait la certitude que son Père l’avait vue et allait répondre à sa prière. Les temps et les circonstances n’avaient pas changé, mais sa joie était revenue au point qu’elle put manger !! N’attendons pas que le temps et les circonstances changent pour retrouver la joie de notre salut.
 
Autre exemple : La Bible nous rapporte l’histoire d’Elie, prophète fidèle en Israël.  Il n’avait jamais accepté de se compromettre. Il tint tête à Achab, roi apostat, en disant la vérité et en appelant le peuple à revenir vers l’Eternel. Le Tout-Puissant lui demanda de prier pour que la sécheresse vienne comme un jugement sur le peuple. Mais Dieu envoya Elie au bord du fleuve de Kerith, et ordonna aux corbeaux de le nourrir. Elie buvait l’eau fraîche du fleuve et recevait, matin et soir, du pain et de la viande apportés par les corbeaux. Après quelques temps, le fleuve aussi fut à sec puisqu’il  n’y avait pas eu de pluie dans le pays. Quand on lit le récit on se demande comment Dieu, qui ordonne aux corbeaux de porter la nourriture au prophète, peut-il laisser le fleuve se sécher ? Il ne laissa pas pour autant son prophète mourir de faim ou de soif : il le dirigea vers une veuve, à Sarepta, où Il ne manqua de rien. 1 Rois : 16 et 17. 
 
Apprenons à ne plus être des victimes malheureuses du temps et des circonstances et comprenons bien que l’important pour nous est de vivre la fidélité et la bonté de Dieu. Notre Seigneur  est souverain.  N’attendons pas qu’Il change les temps et les circonstances en notre faveur mais d’abord qu’Il change nos cœurs. C’est ce que Jésus est venu accomplir. Le Seigneur est descendu de son ciel de gloire pour sauver ce monde qui était condamné. Il est dit que plusieurs en Israël ne l’ont pas reconnu car ils attendaient un Messie qui changerait les temps et les circonstances. Mais, Christ est venu changer les cœurs,  annoncer la Bonne Nouvelle du Salut offert à tous, guérir les malades, secourir les malheureux, donner à manger aux affamés et même ressusciter les morts ! C’est vrai que pendant la vie terrestre de Jésus, Pilate était toujours gouverneur de Jérusalem et Israël continuait de payer son tribut à César… Alors, n’attendons pas de ce monde notre joie de vivre, ne restons pas suspendus aux temps et aux circonstances mais aspirons à ce que nos cœurs soient changés par notre Père, remplis d’amour, et heureux dans l’abondance comme dans la disette. L’apôtre Paul a fait cette expérience. Philippiens 4 : 12.
 

Nous désirons souvent vivre des expériences fortes mais serions–nous  capables de supporter les conséquences de ces situations ? Nous avons tous souhaité revivre l’expérience de la chambre haute qui a tremblé lors de la prière des apôtres mais combien d’entre-nous seraient prêts à subir la persécution des premiers apôtres ? N’oublions pas qu’ils ont été intimidés, menacés, jetés en prison, fouettés, arrêtés pour leur témoignage. Ils ne se sont jamais plaints des temps et des circonstances. Bien au contraire, ils ont été fiers d’avoir été trouvés dignes de subir des outrages pour le nom de leur Sauveur. Ces premiers témoins, animés, déterminés, motivés, prêts à tout pour Christ, n’ont jamais demandé au Seigneur de changer les temps et les circonstances, mais la force de parler de Lui avec une pleine assurance. C’est la raison pour laquelle Dieu les a remplis de la puissance du Saint-Esprit qui a bouleversé leur génération.

A Philippes, Paul et Silas, en prison, savaient qu’aucune chaine  ne pourrait les retenir, ni mettre un terme à leurs actions. Seul Dieu pouvait. Du fond de la prison, ils ont chanté, prié le Tout-Puissant qui va les délivrer. La persécution était toujours là, les circonstances n’avaient pas changé mais ils avaient reçu une pleine onction, une plénitude  du Saint-Esprit,  pour manifester la gloire de Dieu. La prison va trembler, les portes vont s’ouvrir…Prenons exemple sur eux et, quels que soient les temps et les circonstances,  prions, adorons, louons et témoignons… Livre des Actes.  
 

Dernier exemple : l’Eternel n’a pas éteint la fournaise dans laquelle Daniel et ses deux compagnons avaient été jetés mais Il était avec eux au milieu d’elle afin de confondre Nabuchodonosor. Daniel 3 : 24-30.

Comprenons que si nous désirons être vainqueurs en Christ, notre vie, notre joie, doivent dépendre uniquement de notre Père et de notre foi toujours plus grande en Lui. Gardons, malgré les temps et les circonstances, les yeux fixés sur ses ressources illimitées.