En ce dimanche 30 août, David Mastriforti nous invite à réfléchir sur une valeur souvent mise de côté par notre société: la bienveillance. Or, cette valeur est au contraire mise en avant et encouragée dans la Bible. L'occasion pour nous d'étudier ensemble cette qualité. 

Nous vivons dans une génération qui ne fait plus confiance en personne. Cette génération est même qualifiée parfois de « génération de défiance ». Alors quand il y a un vide de normes ou de repères moraux, nous nous occupons que de notre propre personne. Pire, dans ce contexte, des valeurs comme la bonté et la gentillesse sont vues comme des faiblesses, et ce en raison dans l’endurcissement et de l’égoïsme du monde.

Le bien-être dont on parle aujourd'hui c'est prendre soin de sa personne, or c’est totalement différent de ce que nous enseigne la Bible.

Proverbes 11:17 « L'homme bienveillant fait du bien à son âme mais l'homme cruel détruit sa propre chair. »

Nous allons tout d'abord définir la notion de la bienveillance(1), puis comment elle est décrite dans la Bible (2) et enfin son application pratique (3).

Qu'est-ce que la bienveillance?

Nous pouvons définir la bienveillance comme le fait de se montrer attentif au bien et au bonheur des autres. « Bene volens » signifie vouloir du bien. La bienveillance se manifeste de manière visible et concrète.

Un proverbe africain résume bien l’effet d’une personne bienveillante : « La bienveillance peut être vue par un aveugle et entendue par un sourd. » Notre présence même doit refléter pour les autres cette bienveillance/

La bienveillance dans la Bible

Dans la Bible, en hébreu « chezed » signifie la bienveillance, mais aussi ce qui en dérive, à savoir un amour bienveillant, qui pardonne, miséricordieux.

En grec, c'est « agathosune », soit la générosité, amour agissant, idée d'utilité, de profitable.

Il y a là l’idée d'une action que l'on apporte à l'autre, ce n'est pas uniquement un trait de caractère.

Cependant, il ne faut pas assimiler trop facilement la bienveillance avec un stéréotype de caractère, c’est-à-dire « être toujours gentil ». Quel que soit notre caractère ou notre culture, nous sommes appelés à être des hommes et des femmes bienveillants. C'est une œuvre de l'esprit (Galates 5:22).

C'est au nom de Jésus que nous devons être bienveillants, comme lui « vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec lui. » (Actes 10:38). Nous sommes bienveillants car le Saint-Esprit est un esprit bienveillant. Lorsque nous sommes bonnes envers quelqu'un, nous lui permettons de ressentir et expérimenter l'amour de Dieu (Ephésiens 2:10)

Après avoir défini la bienveillance, nous allons voir quelques pratiques.

La pratique de la bienveillance

« Soyez serviteurs les uns des autres » (Galates 5:13-15). Ici, l’image du service est celle de l'esclave d'amour. A l'époque, quand quelqu'un avait des dettes envers une autre, il avait la possibilité de prendre la décision de servir pendant sept ans dans la maison de la personne à qui il devait des dettes. Parfois, lorsque les sept ans s’étaient écoulés, le serviteur prenait la décision de rester dans cette maison. On lui perçait alors l'oreille sur le linteau de la porte.

C'est ce qu'a fait Jésus. Il a fait le travail de l'esclave de l'époque tout au long de sa vie. De même, nous devons le faire par notre propre volonté et peut déjà se faire dans notre propre maison, à l’église, puis dans la société.

Exercer la bienveillance dans la famille:

Le premier exemple pour exercer cette bienveillance dans la famille se retrouve dans le mariage qui est de se mettre au service de son conjoint (Ephésiens 5:21-29).

Puis, nous voyons qu’avoir des enfants, c'est pourvoir à leur besoin (Ephésiens 6:4).

Servir avec amour est même une marque d'une fécondité spirituelle (Luc 7:45).

La bienveillance dans l'église:

Galates 7:9-10 "Ne nous lassons pas de faire du bien." Nous serons également jugés selon nos œuvres. Nous pouvons en avoir assez de faire du bien (des fois traduit par « défaillir »).

Aimer est un choix et une action.

Cela se manifeste dans le secours matériel (Tite 3:4; 1 Jean 3:16-17), un soutien moral et spirituel (1 Timothée 5:14-15; Jacques 1:27).

La bienveillance dans la société :

Au temps de la première église, c'était elle qui influençait le monde alors que désormais c’est malheureusement le contraire. Le christianisme avait une influence à cette époque et a marqué les lois romaines. Par exemple, au 4ème siècle, sous l’influence des chrétiens, une loi a aboli le droit des pères de tuer leurs propres enfants. C’est aussi grâce aux chrétiens que les malades pouvaient être soignés dans des lieux appropriés, et non plus laissés à l’abandon, à la mort.

1 Pierre 2:12-17 "ayez au milieu des païens une bonne conduite..."

Faire du bien est un moyen d'évangélisation efficace que nous ne pouvons pas ignorer.

Marc 10:43-45 : «Il  n'en est pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous. Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. »

Jésus est notre modèle de bienveillance à suivre. Lançons-nous ce défi: soyons des hommes et des femmes bienveillants dans nos familles, dans nos églises, et dans notre société.