Atteindre la maturité : de l'enfance à l'homme fait

Nous sommes souvent amusés par l'attitude des enfants qui peuvent faire preuve d'impatience, d'égoisme et qui manifestent parfois des peurs assez irrationnelles. Cependant, ces mêmes attitudes se reflètent parfois chez les aldutes.  Au travers de ce partage, Pasteur David Mastriforti cerne quelques attitudes que nous pouvons tous adopter par moment, et ce afin de mieux lutter contre elles.

Paul avait dénoncé cet état de fait chez les chrétiens de l'Eglise de Corinthe. 

1 Corinthiens 13:8-13: "La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c'est la charité."

Lorsque nous analysons ce texte, nous ne pouvons pas nier que cette notion de perfection fait référence à l'accomplissement de la Parole de Dieu lorsque nous serons tous réunis avec notre Père célèste. Le problème des Corinthiens étaient à l'époque leur immaturité dans l'exercice de leurs dons spirituels. Paul leur rappelle dans ce passage que l'exercice de ces dons devait être utilisé avec amour. Là était la valeur essentielle.

Nous rencontrons chez ces Corinthiens un gros problème d'immaturité. En effet, ils étaient issus principalement du monde gréco-romain et n'avaient pas l'éclairage de l'Ancien Testament, comme ce fut le cas pour les chrétiens issus du judaïsme. Ces Corinthiens avaient reçu le Christ avec joie, mais ils demeuraient sous l'influence de la mentalité ambiante de leur siècle. A titre d'exemple, on retrouvait dans cette Eglise un esprit de division, une forme d'orgueil les poussant à se croire sage et spirituel, il y avait même des procès entre frères et soeurs, un manque d'ordre dans l'exercice des dons spirituels, un égoïsme, un cruel manque d'amour, de la désobéissance envers leurs supérieurs (notamment Paul), des sacrifices, etc. Ainsi cette Église spirituellement "vivante" connaissait un cruel manque de maturité.

Or, force est de constater que de nos jours il y a parfois un décalage entre certaines personnes qui peuvent impressionner, par leur physique ou leur situation, et une certaine attitude immature.

Paul écrit dans 1 Corinthiens 13 au verset 11 qu'il a "aboli" l'enfant en lui. 
Ce terme "abolir" est fort. En grec, "katargeo" signifie rendre inopérant, inactif,sans pouvoir, ôter l'effet d'une chose, libérer quelqu'un de ce qui l'enchaînait. Ces attitudes il faut les abolir car elles peuvent nous bloquer d'accéder dans une autre dimension spirituelle.

Une attitude à abolir: parler comme un enfant

En règle générale, l'enfant parle sans réfléchir.

1 Corinthiens 3:1-7: "Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme ? Quand l'un dit : Moi, je suis de Paul ! et un autre : Moi, d'Apollos ! n'êtes-vous pas des hommes ? Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun. J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître."

Ici, Paul emploie le terme "nepios" qui signifie "petits enfants" et qui était rarement utilisé dans l'Ancien Testament. Ce terme représente un adulte dont la croissance à été arrêtée.

1 Corinthiens 3:2 : "Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent".

La maturité ne vient pas nécessairement avec l'âge. La nourriture solide est de se saisir soi même des vérités de la Parole et ne pas attendre que tout vienne à nous.

Une attitude à abolir: penser comme un enfant

L'enfant regarde à l'apparence et est assez sélectif. 

L'enfant en nous s'apparente ici à toutes nos craintes, colères, frustrations, blessures, mensonges, etc., issus de notre enfance et qui nous empêchent de grandir en maturité car nous ne les avons pas réglés.

Concernant le cas des corinthiens, ils avaient un mode de pensée du "tout ou rien". Par exemple, ils pouvaient se montrer tout à fait laxistes face à une situation incestueuse, et au contraire lorsqu'ils font preuve de disciple, ils s'enferment dans une attitude extrême de "non-pardon".

Nous avons également certains mode de pensée qui peuvent nous freiner, tels que par exemple, le perfectionnisme, l'absolutisme (croire que nous pouvons tout faire), croire qu'il revient toujours aux autres de changer, croire que Dieu est à notre service (au lieu du contraire), etc.

Une attitude à abolir: raisonner comme un enfant

L'enfant ne réalise pas le prix payé et ne sait pas discerner.

Raisonner c'est compter et évaluer la valeur que l'on attribué aux choses et aux gens.

1 Corinthiens 2:15-16: "'L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne. Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensée de Christ."

Hébreux 5:13-14: "Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal." Nous retrouvons cette pensée dans Hébreux 12:2: "Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait."

Discerner c'est pouvoir séparer le bien du mal. Examinez toute chose et retenez ce qui est bon.
Discerner ce qui est essentiel est une marque de la maturité, et se battre pour ce qui est essentiel l'est aussi.

Retenir et vivre l'essentiel : la foi, l'espérance, et l'amour.