C'est pas juste

C'est pas juste !

C'est pas juste ! C'est le cri qui sort de nos lèvres quand on pense à la condamnation de Jésus au supplice cruel de la croix. David Mastriforti en replaçant dans son contexte historique et juridique nous montre à quel point nous sommes encore loin de la réalité.

Lecture : Luc 22:54-23.24 Chacun d’entre nous a, un jour ou l’autre ressenti ou exprimé cette interjection. Ce sentiment d’injustice est d’autant plus fort, lorsque nous ne sommes responsables de rien et que les accusations viennent de nos proches ou de ceux qui auraient dû nous soutenir.

Nous sommes plongés dans une société procédurière. Le moindre ennui de voisinage, au lieu de se régler par le dialogue, tourne au pugilat, le moindre regard de travers, ou parole mal placée, et c’est le procès. Il suffit même de penser différemment de la meute de loups, ou des moutons enragés pour être aussitôt placé au banc des accusés.

Les évangiles décrivent Jésus comme faisant du bien, guérissant les malades, consolant les affligés. Même Pilate, gouverneur romain, qui n'était pourtant pas un enfant de chœur, confessera par trois fois: « Mais quel mal a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. » (Luc 23.22). C’est dire, si le "dossier d’instruction" était mince.

Le procès de Jésus est un procès fantoche, il n’a rien d’un vrai procès… Les spécialistes ont noté mille et un vices de procédure :

  • Selon la loi du sanhédrin, il était interdit de poursuivre quelqu’un après le coucher du soleil
  • L’arrestation a été possible grâce à un traître que l’on a soudoyé par les autorités religieuses en opposition avec la loi mosaïque qui n’autorisait pas à recevoir de présent (Ex 23.8)
  • les juges participent en personne à l’arrestation
  • Entre l’arrestation et la mort vont s’écouler 18 heures. Il va y avoir trois comparution devant les autorités religieuses (Anne, Caïphe, Sanhédrin) et 3 autres devant Pilate, Hérode et le peuple alors que la Mishna prévoyait au moins 24 heures entre le procès et le verdict.
  • Les procès à huis clos étaient illégaux
  • Les juifs ne siégeaient pas les jours fériés comme nos tribunaux le dimanche
  • Il fallait au moins deux ou trois témoins. Ceux-ci étaient des faux témoins, qui n’ont pas prêté serment, et n’apportaient aucune preuve.
  • Ils ont finalement accusé publiquement de blasphème alors que le rôle du sanhédrin était d’enquêter sur les affaires soumises et non de porter des accusations.
  • Après l’accusation, ils devaient relâcher l’accusé pour qu’il prépare sa défense. Au lieu de le relâcher, il le condamne sur sa propre déposition.
  • Le souverain sacrificateur, transgresse le Lévitique en déchirant son vêtement.
  • Le vote de peine de mort devait être individuel et commencer par les plus jeunes pour ne pas être influencés par les plus âgés. Ils votent tous ensemble.

Ses propos ont été déformés et sa défense ne fut pas entendue… C’est donc un procès plein de préjugés, de fraude, d’actes illégaux. Les religieux voulaient obtenir une condamnation à tout prix, justifiée ou pas. Ce n’était pas juste !

Jésus avait le droit de faire appel à la justice, alors pourquoi Jésus ne réagit-il pas ? Pourquoi fait-il silence ? Pourquoi ne se défend-t-il pas ?

C’est bon de savoir que Jésus a subi ces injustices et qu’il peut comprendre parfaitement nos souffrances et nos déchirements. Mais aussi, il a accepté de subir, de payé à notre place, Lui le juste, a payé pour nous injuste

Pierre déclarera : « lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est pas trouvé de fraude ; lui qui, insulté, ne rendait pas l’insulte ; souffrant, ne faisait pas de menaces, mais s’en remettait à Celui qui juge justement ; lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice ; lui dont la meurtrissure vous a guéris. » (1Pie 2.22-24) et rajoutera « Christ aussi est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de vous amener à Dieu. » (1 Pierre 3.18)

Rappelons-nous en cette semaine sainte, devant les injustices que nous devons parfois affronter, de ne pas nous laisser emporter par la haine et la rancœur mais pratiquons ce conseil de Paul : « Ne te laisse pas vaincre par le mal mais surmonte le mal par le bien. » (Romains 12.21).

David Mastriforti