Couronne d'épines

Chronique d'une résurrection annoncée

Quelles raisons avons-nous de croire et d'affirmer que Jésus, le Christ est ressuscité au 3ème jour comme le disent les écitures ?

Le texte est disponible en format pdf en cliquant ici. Passer doucement le pointeur sur les références marquées (note )pour les faire apparaître

 

Le fait et son enjeu

Qu'un homme nommé Jésus ait un jour foulé le sol de la terre, cela tout le monde en est aujourd'hui à peu près convaincu. Qu'il fut un sage, certains allant jusqu'à dire un "initié", cela on l'admet aussi facilement. En revanche, croire en sa naissance virginale, croire aux nombreux miracles qu'il a faits, croire qu'il fut — et est — le Fils de Dieu, ça, c'est infiniment plus difficile. De tout ce que Jésus a été, de tout ce qu'il a dit ou fait pendant son ministère, l'événement qui résiste le plus à notre entendement c'est sa résurrection. Quand on est mort, c'est fini, terminé. Il n'y a plus de recours. Pourtant, la résurrection de Jésus par Dieu est le test décisif qui authentifie — ou non — tout le reste. Si on accepte la réalité de la résurrection, on accepte celle des miracles, on accepte que Jésus est Le Fils de l'homme et Le Fils de Dieu, car sans résurrection, dit l'apôtre Paul,notre foi est vaine (note 1).

Croire à la résurrection, c'est croire que "Dieu a fait lever Christ d'entre les morts !" dans son intégralité physique : Jésus ne revient pas à la vie "spirituellement" seulement. Il apparaît, mais il n'est pas une apparition, une vision. Il n'est pas un fantôme, mais lui-même : esprit, âme et corps — même s'il nous reste beaucoup de choses à comprendre sur la glorification de ce corps. Pour nous le faire appréhender, le Saint-Esprit s'est servi de l'incrédulité de son disciple Thomas qui a pu le toucher, en présence de ses frères. Oui, au premier jour de la semaine, le tombeau était vide, bien vide. Cela, même les "juifs" (note 2) ont dû le reconnaître, quand ils ont cherché à discréditer la nouvelle (note 3).

Croire en la résurrection, c'est croire en un événement surnaturel. Le premier miracle consiste en ce qu'il a été annoncé prophétiquement 1000 ans avant les faits par le roi / prophète David dans le psaume 16 (note 4). Le psaume 22 (note 5) du même auteur, consacré prophétiquement à la Passion culmine au verset 22 avec l'évocation de la résurrection. Enfin plus tard, Ésaïe l'évoque dans son chant du Serviteur de l'Éternel (note 6). D'autres éléments symboliques se trouvent également dans l'Ancien Testament, comme le sacrifice d'Isaac et la réclusion de Jonas dans le ventre du poisson. C'est ce que Jésus a expliqué avec patience à ses disciples avant et après la Passion. "Selon les Écritures ", c'est ce qu'affirmaient et répétaient les premiers chrétiens dans le credo de 1 Corinthiens 15:3-7 (note 7) .

La résurrection est un point d'apologétique fondamental. Actes 17:16-34 nous montre Paul l'utiliser à Athènes, dans son discours de l'Aréopage, devant ce qui était considéré comme l'élite intellectuelle de son époque. Peut-être insuffisamment expliquée ou trop brutalement reliée au développement de son raisonnement par Paul, l'évocation de la résurrection va provoquer les railleries de certains de ses auditeurs (note 8), tandis que d'autres vont croire (note 9). Un clivage qui perdure encore aujourd'hui.

Ce point crucial doit donc faire de notre part l'objet d'une étude méthodique, afin de pouvoir l'utiliser avec assurance lorsque nous sommes appelés à donner raison de notre espérance (note 10).

Mais est-il possible, pratiquement 2000 ans après les faits, de vérifier la matérialité d'un événement aussi provocant, aussi surnaturel, ou faut-il l'accepter par la foi ? La foi, bien entendu, est nécessaire, mais aux hommes et aux femmes de bonne volonté, la résurrection de Jésus le Christ est attestée par un faisceau de preuves qui sont ici regroupées en 4 groupes : l'évidence de sa mort, la fiabilité des sources, la fiabilité des témoins, les conséquences de la résurrection. 

L'évidence de la mort de Jésus

Pour que Jésus soit ressuscité, il faut naturellement qu'avant le miracle, sa mort soit constatée de façon indiscutable. Il doit bien s'agir du corps d'un homme, Jésus qui cesse de vivre physiologiquement.

De toute l'histoire romaine connue, il n'est pas un exemple de crucifié qui ait survécu au supplice du crucifiement. Et pourtant les Romains ne se sont pas gênés de l'infliger aux rebelles, hommes femmes et enfants qu'ils considéraient comme inférieurs et comme une menace à l'ordre romain. L'histoire nous laisse la mémoire des 6000 esclaves révoltés de Spartacus crucifiés sur la via Appia en 71 av. J.-C., et en 70 apr. J.-C., des milliers d'habitants de Jérusalem comme le rapporte l'historien de "La guerre des juifs", Flavius Josèphe.

Pour en revenir à Jésus, parmi d'autres publications scientifiques, l'article "On the Physical Death of Jesus Christ" (note 11) conclut à la certitude de la mort de Jésus. Il avait subi le supplice de la flagellation avant celui de la crucifixion proprement dite (note12) . Dans la flagellation romaine, le sujet était flagellé avec un fouet (flagra) dont les lanières, auxquelles des bouts d'os effilés ou des plombs étaient attachés, arrachaient des lambeaux de peau et de chair. La flagellation provoquait des hémorragies conséquentes et un choc traumatique considérable dont le psaume 22 est la prophétie. Il n'était pas rare que le supplicié mourût. Jésus après le fouet était dans un tel état physiologique qu'il n'était pas physiquement possible de le forcer à porter seul sa croix (à proprement parler la partie transversale seulement, le 'patibulum', qui pesait entre 35 et 55 Kg. Le 'patibulum' était ensuite fixé à la partie verticale, le 'stipes', qui restait sur le lieu d'exécution. L'ensemble dépassait 130 Kg). La mort, selon l'article, a résulté en première instance de choc hypovolémique (note 13) et d'asphyxie par épuisement. Le dernier cri (note 14) suggère un événement terminal telle une rupture cardiaque. Enfin (note 15), après avoir constaté la mort, un soldat lui perça le côté de sa lance, qui libéra un flux de sang et d'eau mêlés post-mortem révélant des lésions pleurales et péricardites. Au passage, nous sommes confondus devant la sagesse du Saint-Esprit qui inspira à Jean de livrer un détail qui ne livrerait son secret que des milliers d'années plus tard, grâce aux progrès de la médecine, pour servir de pièce à conviction à une génération incrédule.

Marc 15:42 :43 nous livre un détail supplémentaire : Joseph d'Arimathée vint réclamer à Pilate le corps de Jésus. La constatation de la mort avait été faite par les amis de Jésus. Il nous est précisé qu'il eût ce courage : il prenait un risque de se rendre complice d'une fraude si jamais Jésus n'était mort. Pilate demanda la confirmation auprès de l'officier supérieur qui lui donna le renseignement. Il y a donc au moins 3 constatations : celle du soldat à la lance, celle de l'entourage de Jésus, celle du centurion. On accordera au lecteur, que le métier de soldat diffère de celui de médecin et qu'un militaire n'est pas a priori le plus qualifié pour observer les signes cliniques de décès. Toutefois le même lecteur admettra facilement que non seulement le soldat a une certaine habitude de les constater, mais qu'il a en plus l'entraînement et les moyens de s'assurer que la sentence soit radicalement exécutée. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé avec le coup de lance donné à Jésus. Enfin, il serait inconcevable que les ennemis de Jésus, les religieux, n'eussent pas mis en place des moyens de s'assurer que l'homme qu'ils ont voulu éliminer le fut définitivement.

Penser ensuite qu'après

  • Une sévère flagellation,
  • la mise en croix dans laquelle les clous de 15 cm étaient enfoncés au-dessus des poignets et dans les pieds,
  • l'asphyxie de la crucifixion,
  • la lance qui libéra un flux de sang et de sérum,
  • la triple constatation de la mort,
  • la descente de croix (sans que personne ne relève des signes de vie),
  • 2 nuits et un jour dans la tombe,

Jésus aurait pu se réveiller d'un coma profond, rouler la pierre scellée de l'intérieur de la tombe, passer devant les gardes et se promener dans le jardin... relève plus de l'obstination que d'un raisonnement rigoureux.

L'hypothèse dite de la "mort apparente", selon laquelle Jésus serait revenu à la vie après un épisode de coma profond, peut donc être écartée.

La fiabilité des sources

La tentation de recourir au raisonnement circulaire consistant à prouver l'Écriture par l'Écriture est à bien évidemment à proscrire dans la démarche qui nous occupe ici. Toutefois, pour examiner par la raison un fait historique se situant loin dans le passé, quand les preuves matérielles et les témoins n'existent plus, la recherche ne peut que passer par la critique objective des sources écrites. Les Écritures relatives à la résurrection procurent à celui qui cherche la vérité, un nombre de faits et de détails qui peuvent venir infirmer ou étayer, de façon plus ou moins probante, la thèse de leur sincérité et de leur exactitude. C'est ce que nous nous proposons de faire ici.

Les documents laissés dans les Écritures canoniques proviennent de sources directes : les évangiles de Matthieu et surtout Jean, ou de sources indirectes qui ont été en contact avec des témoins directs : Luc et Paul. Le cas de Marc est discutable, car s'il est probable qu'il fut le jeune homme qui s'enfuit nu lors de l'arrestation de Jésus (note 16), il n'est pas possible de l'affirmer. Il serait donc soit un témoin direct, soit un témoin indirect. Tous les exégètes s'accordent à penser que le récit de Marc est le plus ancien, à l'exception de la péricope de 1 Corinthiens 15:3-7, et qu'il s'appuie sur un récit commun aux synoptiques qui s'arrête précisément à la résurrection. Beaucoup d'indices laissent à penser que Pierre était aussi une source directe de Marc.

D'autres témoins de l'histoire de l'Église première rapportent aussi cet événement, mais ils ne sont pas nécessaires pour appuyer la démonstration. Ces sources ont soutenu avec succès des tests sévères qui prouvent l'inerrance des Écritures aux femmes et aux hommes de bonne volonté. Nous sommes donc assurés que le texte initial correspond assez étroitement à celui qui nous est parvenu.

La narration des évangiles et 1 Corinthiens 15:3-7 (note 17) rapportent ce qui s'est passé devant un grand nombre de témoins : les disciples, les femmes au tombeau, 500 personnes, Jacques, Cléopas. Beaucoup de témoins, et aucun n'a laissé de témoignage contradictoire.

Les faits sont rapportés de façon précoce, or plus les faits sont attestés tôt, plus ils peuvent être considérés comme crédibles, car ils peuvent être contredits ou confirmés par des témoins oculaires.

La péricope de 1 Corinthiens 15:3-7 est capitale, car elle est reçue par Paul, soit pendant sa catéchèse à Damas, soit auprès de Pierre, pendant la quinzaine de jours qu'il a passé en sa compagnie (note 18) , peu de temps après sa conversion (36-37 apr. J.-C.) c'est-à-dire moins de 6 ans après les faits. Paul n'est pas l'auteur de ces lignes, en effet, il signale lui-même aux Corinthiens : "Je vous ai transmis, avant tout, ce que j'avais aussi reçu. " Les particularités linguistiques sémitiques et stylisées du texte indiquent qu'il s'agit d'une confession de foi destinée à être récitée ou chantée. Ainsi, dès les origines de l'église, alors que des témoins des faits étaient encore vivants et présents (1 Corinthiens 15:6), la résurrection du Seigneur était proclamée comme un fait et un article de foi majeur, connu et attesté par la première assemblée de croyants ! Par comparaison, les sources parlant de l'empereur Tibère qui régnait du temps de Jésus sont beaucoup plus tardives et moins nombreuses (10 contre 40, dont les deux principales, Tacite et Suétone, sont postérieures de 70 et 80 ans à sa mort !) La première biographie conservée d'Alexandre le Grand date de 200 ans après sa mort. Ponce Pilate, le préfet romain qui livra Jésus au supplice lui-même, ne serait pas connu si l'historien juif Flavius Josèphe et les Évangiles ne s'étaient intéressés à son cas (une stèle a été découverte en 1961 à Césarée). Autant d'exemples historiques venant de sources plus tardives, mais que personne ne songerait de mettre en doute.

La proclamation de la résurrection s'est faite sur les lieux mêmes où l'événement s'est produit, permettant la contradiction des témoins oculaires. On conçoit facilement par exemple qu'un journaliste qui rapporte des faits depuis sa chambre d'hôtel, à des lecteurs de l'autre bout du monde, est moins crédible que celui qui rapporte ces mêmes faits localement, après les avoir constatés de ses yeux et dont le reportage peut être contredit par d'autres journalistes ou témoins. Il en est de même pour notre récit de la résurrection de Jésus.

Le récit des événements liés à la crucifixion et la résurrection est simple et ne met pas les protagonistes en valeur, au contraire : les apôtres ne croient pas l'annonce qui leur est faite(note 19). Même quand ils voient le sépulcre vide, ils pensent spontanément que quelqu'un a soustrait le corps. Pierre, confronté à la tombe vide s'en va chez lui dans l'étonnement de ce qui était arrivé (Luc 24 :12). Il est perplexe. La narration est frissonnante d'une émotion palpable. Les femmes sortent tremblantes et hors d'elles-mêmes du tombeau (note 20), le texte de Jean précise que Pierre et "l'autre disciple" courent pour se rendre au tombeau. Les disciples sur le chemin d'Emmaüs sont tellement déprimés qu'ils ne reconnaissent plus leur Maître. À leur retour, on ne les croit pas non plus.

L'annonce de la résurrection est confiée à des femmes qui alors n'avaient pas leur parole reconnue devant une cour de justice. La misogynie des juifs de l'époque était d'une violence ahurissante (note 21) que nous n'avons pas ici la place de commenter. Si les premiers chrétiens avaient voulu accréditer une fraude, en confier l'annonce à des femmes était la dernière des choses à faire dans la Palestine du Ier siècle !

Nous sommes donc loin de la propagation d'une rumeur légendaire d'un fait embelli où les acteurs se taillent un rôle favorable. Même des années plus tard, quand ils rédigeront les évangiles, les témoins en seront encore abasourdis.

La narration des événements concorde entre les différentes sources, tout en donnant des détails différents. Luc par exemple indique que Pierre s'est rendu au sépulcre, tandis que Jean mentionne un deuxième disciple (probablement lui-même). Matthieu rapporte l'apparition de Jésus en Galilée. L'émotion fait ressortir des détails différents mais qui ne sont pas fondamentalement contradictoires. Ceci montre que les témoins rapportent les faits avec leur propre mémoire et subjectivité et non pas comme une réalité recomposée, ce qui est gage de vérité comme tout spectateur de série policière en est informé.

Les ennemis de Jésus reconnaissent que le tombeau est vide et sont impuissants à l'expliquer. Le corps ne sera jamais retrouvé, et pour cause !

La fiabilité des témoins

Les disciples affirment avoir contemplé de leurs yeux, et touché de leur main(note 22).

Il ne peut s'agir d'une hallucination, car il est apparu à de nombreux témoins, parfois seuls, parfois en petits groupes, parfois en grandes assemblées, comme nous l'avons vu plus haut, et à des moments différents. Nulle part il est question de rêve, de songe ou de vision.

Il ne peut s'agir d'une fraude, car les témoins n'ont en l'occurrence rien à gagner. Ils ont un métier, auquel ils s'empressent de retourner (note 23), jusqu'à ce que Jésus leur apparaisse pour leur donner la consigne de se rendre à Jérusalem (note 24) . Là, après l'ascension, le jour de la Pentecôte, ils reçoivent le Saint-Esprit, ce qui donnera le point de départ de leur ministère. Dans l'immédiat, ils n'ont ni gloire à gagner ni honneurs à recevoir, rien que la souffrance et la persécution : Jacques surnommé le "Juste" par ses coreligionnaires pharisiens sera jugé sommairement précipité du pinacle du temple et lapidé ; Paul abandonne l'autorité naissante que son zèle à persécuter les chrétiens lui avait gagnée pour une vie glorieuse au service de Christ mais tellement périlleuse (note 25).

Ce qu'ils ont vu alors a changé leurs vies. Ils s'étaient éparpillés après la mort du Maître. Ils se cachaient dans la crainte. La tombe vide les rassemble et les transforme. Ils étaient dans la tristesse et le découragement, à tel point qu'ils avaient du mal à croire même la nouvelle, comme Thomas(note 26)et les disciples sur le chemin d'Emmaüs (Luc 24:12-35). Quand les femmes revinrent avec le message, ces paroles leur apparurent comme une niaiserie(note 27), alors même que Jésus leur avait annoncé sa mort et sa résurrection. Ce qu'ils ont vu et touché les ranime

Pierre (note 28) fait comprendre que la régénération, le changement qui est intervenu en lui sont causés par la résurrection. Pierre, qui avait pourtant assisté à la rencontre de Jésus avec Élie et Moïse sur la montagne de la transfiguration, a renié Jésus, malgré ce qu'il avait vu, quelques mois plus tard, lors du jugement de Jésus. Pourtant 50 jours après, c'est un homme radicalement différent qui s'adresse à une foule immense dont 3000 âmes furent ajoutées au nombre des croyants. Si l'homme est différent, c'est certes en raison du Saint-Esprit qu'il a reçu, mais aussi à cause de l'assurance de la résurrection de son Maître. Son discours lui-même consacre une part majeure à la résurrection (Actes 2:24-32)

Jacques, le demi-frère du Seigneur, un pharisien qui lui était hostile(note 29 et30) , fut visité par Jésus-Christ après la résurrectionn (note 31). Ce qu'ils se sont dit restera à jamais caché mais, radicalement transformé par cette apparition, il devint l'une des colonnes de l'église de Jérusalem (note 32) . Dans son épître, de manière touchante il se qualifie de serviteur (dans les chaînes) de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ ! Il fallait le miracle du Christ ressuscité.

Paul n'est pas un témoin direct mais il pose les bases de la doctrine de la résurrection dans tout le quinzième chapitre de la première épître aux Corinthiens. Il entendit la voix du Christ ressuscité (Actes 9) alors qu'il n'était encore que Saul, un jeune pharisien, en pleine ascension religieuse, plein de fureur contre les premiers chrétiens contre lesquels il disposait de lettres de créance l'autorisant à emmener captifs femmes et hommes chrétiens qu'il trouverait à Damas. Il changea instantanément du tout au tout.

Les témoins crurent tellement à la résurrection qu'ils furent prêts à donner leur vie pour annoncer la bonne nouvelle du ressuscité! Hors Jean, les disciples furent tous mis à mort au service de Christ, leur propre mort étant attestée par des sources fiables. Thomas d'Aquin fait remarquer que tous mourront seuls. Ce sont des hommes des hommes qui firent le choix d'aller jusqu'au bout de leur engagement, en étant bien informés des risques courus et du sort réservé à certains des leurs : ils furent arrêtés à plusieurs reprises, battus de verges, ils apprirent la mort de Jacques (frère de Jean), d'Étienne... 

Les conséquences

Augustin citait l'existence de l'Église comme preuve déterminante de sa foi. Dans ses premiers temps, l'Église se considérait elle-même comme un miracle qui attestait la résurrection de Christ. Comment une troupe d'hommes et de femmes du peuple sans instruction selon leurs propres dires (note 33), pacifiques, a-t-elle pu répandre le message de l'Évangile et affronter toutes les persécutions livrées par les Juifs et par le peuple romain, probablement celui le plus méthodique et le moins scrupuleux dans "l'art" de la répression ? Cela ne peut que s'expliquer par une certitude fondamentalement ancrée dans l'ADN de leur foi : la résurrection glorieuse de Jésus.

Une des conséquences également de la certitude de la résurrection du Seigneur est le déplacement, par nos premiers frères du jour du culte au dimanche, c'est-à-dire le jour de la semaine correspondant à la résurrection (notes 343536) , qui atteste l'importance du signe donné aux croyants par la résurrection de Christ. Ce jour devient "Le jour du Seigneur" : dimanche.

La vérité de raison

L'apologète William Lane Craig fait passer les 6 tests de l'historien C.B. McCullag à la proposition "Dieu a ressuscité Christ d'entre les morts"(note 37). Voilà comment elle satisfait ces points de vérification.

  1. Elle a une grande portée explicative : on sait pourquoi les disciples ont pris de l'assurance, pourquoi ils ont été prêts à donner leur vie pour la cause de Christ, et pourquoi les premiers chrétiens ont cru.
  2. Elle a une grande puissance explicative : on sait pourquoi la tombe est vide, pourquoi les disciples ont vu Jésus après sa mort.
  3. Elle est plausible : compte tenu du contexte de la vie, de la prédication de Jésus pendant son ministère et des miracles de puissance qui ont accompagné la prédication du Royaume. La résurrection sert de confirmation au plan rédempteur de Dieu. La proposition observée ne dépend que d'une autre hypothèse, celle que Dieu existe.
  4. Elle n'est pas fabriquée sur mesure : de la narration des faits se dégagent honnêteté et simplicité. On sent que les témoins sont les premiers surpris de ce qu'ils rapportent et ne se donnent pas le beau rôle.
  5. Elle est en accord avec des principes acceptés : La proposition que Dieu a ressuscité Christ d'entre les morts ne remet pas en cause le principe que les morts ne reviennent pas naturellement à la vie. La résurrection est un phénomène surnaturel et assumé comme tel par les témoins et l'Église.
  6. Elle surpasse les explications alternatives dans la vérification des tests 1 à 5 : d'autres théories ont été formulées pour expliquer la tombe vide : l'enlèvement du corps par des disciples (thèse des "juifs"), l'hallucination, la fraude, la conspiration, la mort apparente, etc. Mais toutes ces solutions ont été balayées par l'exégèse contemporaine. Nulle autre de ces thèses ne satisfait autant les conditions de McCullagh, que celle de la résurrection de Jésus par la puissance divine.

Hébreux 11 :3 nous dit que "C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles." (Hébreux 11:3 LSG). Thomas d'Aquin fait la différence entre les vérités de foi et les vérités de raison. Les premières doivent être crues, car elles ne reposent pas sur des évidences démontrables par la raison. Que le Seigneur soit béni pour les secondes ! Elles sont des signes venant conforter les premières, que des preuves, la logique philosophique ou la science permettent de démontrer.

Quand nous remontons le fil de cette vérité de raison, nous voyons qu'elle authentifie tout le plan rédempteur de Dieu : la crucifixion, le message de Christ, ses nombreux miracles, sa naissance d'une vierge, l'incarnation, les prophéties le concernant. Quand nous finissons de le dérouler, nous contemplons Jésus, assis en majesté, à la droite de Dieu. Nous apercevons notre propre résurrection, à son retour triomphant, quand, "en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés." (1 Corinthiens 15:52 LSG)

 

JML