Rire jaune

Peut-on rire de tout? Jusqu'où va la liberté d'expression? Sans répondre vraiment à cette question, les chroniqueurs humoristes de la télé et les derniers évènements de ce début d'année m'ont inspiré ce slam qui j'espère vous fera réfléchir.

J'aime le rire franc, la fantaisie des enfants,
L'humour en finesse, recul nécessaire dans la détresse,
Calembours, boutade et clownerie
Un peu de légèreté dans la lourdeur de la vie.

J'aime les jeux de mots comme les traits d'esprit.
Pourquoi pas même, un soupçon d'ironie ?
Facétie, malice et gaité,
La vie est trop sacrée pour la vivre attristé.

Le rire est proprement humain,
Dieu nous l'a donné pour mieux aimer son prochain.
Mais aujourd'hui, on ne sait plus rire sans être méchant,
Les comiques ne nous distraient qu'en détruisant les gens.

Les chauffeurs de salle contrôlent les rires factices.
On se doit d'applaudir à ce flot d'immondices.
Eh, tous le monde ri – ah, ah, ah ! } (bis)
Eh, tous le monde crie – wooouuh ! }

Ces prédateurs sans foi se précipitent sur leur proie,
Transformant leurs vies privées en chemin de croix.
Le moindre fait banal, fait office de drame national.
La plus petite erreur fait le buzz du 20 heures.

Chroniqueur du malheur de nos téléviseurs,
Sangsue suçant le sang des artistes survivants,
Cerné par ces cyniques critiques aux accents corrosifs,
Ils assènent coups de griffes et commentaires abrasifs.

Acides assassinant ceux qui se mettent en avant,
Ils mettent en friche ceux qui sont à l'affiche.
Surtout pas un faux pas, même une hésitation !
Ces moqueurs confondent humour et humiliation.

Un twitt de travers et c'est le monde à l'envers.
Un lynchage médiatique qui envoie au cimetière.
Adepte de l'humour noir, noir comme le désespoir,
Servant la déesse audimat, aussi serviles que des automates.

 À tous ceux qui se disent humoristes,
Faire rire n'est pas démarche égoïste.
Si vous voulez sur terre, vivre le ciel
Ne passez pas à côté de l'essentiel.

Humour rime avec amour;
Et rend l'artiste, heureux en retour.
Eh, tous le monde dit – pourquoi pas? } (bis)
Eh, tous le monde crie – bonne idée ! }

J'aime le rire franc, la fantaisie des enfants,
L'humour en finesse, recul nécessaire dans la détresse,
Calembours, boutade et clownerie,
Un peu de légèreté dans la lourdeur de la vie.

J'aime les jeux de mots comme les traits d'esprit,
Pourquoi pas même, un soupçon d'ironie,
Facétie, malice et gaité,
La vie est trop sacrée pour la vivre attristé.

Et ceux qui jettent, chaque jour, en pâture
Par d'obscènes et viles caricatures
Lubriques plus que comiques
Ils mettent dans la même clique,
Vertueux et sadiques, croyants et fanatiques

Liberté d'expression, on salit en ton nom.
Liberté d'expression, on essaime les soupçons.
Eh, tous le monde rit – ah, ah, ah ! } (bis)
Eh, tous le monde crie – wooouuh ! }

Les dessins assassins dessinent les excès,
On jette l'eau du bain mais avec le bébé.
Les insensés sûrs d'eux, assènent le feu de Dieu
A tout ce qui est pieux, et qui ne pensent pas comme eux

Cette Sagesse sans Dieu, limite de la folie
Souffre d'amnésie, sans soucis, elle oublie :
L'athéisme est parfois un cruel dogmatisme
Et les libres penseurs, les plus durs des censeurs.

Cette gestapo du stylo traque chez les bigots,
Le moindre des défauts pour en faire un brûlot.
Adeptes de la chrétienté ou fidèles de Mahomet;
Dés qu'on parle religion, on nous dit avoir perdu raison.

La croyance, sans conteste, est une peste qui empeste,
Sans plus de procès, il faut l'éradiquer,
Un coup de fusain, et c'est le coup de grâce,
L'autre tombe en disgrâce, sans laisser de trace.

Avant de lever le verre, au nom de la liberté,
Et d'unir les hommes venus du monde entier,
Si Charlie chacun se nomme, on oublie qu'on est tous, homme.
Si un mot était à dessiner, choisissez la fraternité.

La tolérance est une voie à double sens,
L'intransigeance, pas toujours là, où on le pense,
Eh, tous le monde réfléchit... – ah, ah, ah ? } (bis)
Eh, tous le monde se dit... – woaaah ! }

© David Mastriforti