Quand l'amour répond à l'arrogance

Jeudi, nous avons dit au revoir à Claude, qui nous a précédés dans le repos du Seigneur. Cette sœur, appréciée de tous, était la discrétion personifiée, et si nous avons parlé de son dévouement à l'école du dimanche, l'alphabétisation ou la visite des prisonniers, c'est surtout pour remercier le Seigneur de nous avoir prêté Claude un peu de temps, pour que nous soyons bénis au travers d'elle. Son fils, Laurent, a bien voulu nous confier le témoignage de la rencontre de Claude avec Dieu. Une conversion... surprenante !

Moi, je suis athée !

Dans mes plus anciens souvenirs ma mère nous disait à nous ses enfants qu'elle ne croyait pas en Dieu ; elle disait : "moi, je suis athée".

En 1975, à l'âge de 35 ans, elle a été invitée par une voisine à une réunion de l'Eglise Evangélique à Bourgoin-Jallieu dans l'Isère. Ce jour-là, le prédicateur était un missionnaire qui rendait témoignage de la manifestation de la puissance de Dieu quand il prêchait l'Evangile. Il disait avoir vu – souvent – des aveugles qui recouvraient la vue, des paralysés guéris qui se mettaient à marcher et autres genres de guérisons divines spectaculaires, exactement comme dans l'Evangile.

Vous imaginez les pensées qui se bousculaient dans l'esprit de ma mère : "il raconte des histoires ou quoi ? S'il ment, il se moque de nous ; mais il a l'air de quelqu'un qui parle sincèrement ; si c'est vrai, alors Dieu existe vraiment, et dans ce cas, ça change tout..." À la fin de la réunion, le prédicateur a proposé de prier pour les personnes présentes pour qu'elles fassent elles-mêmes l'expérience de la puissance de Dieu dans leur vie. Alors elle s'est approchée pour qu'on prie pour elle avec cette pensée : "Dieu, eh bien alors, si tu existes, fais pour moi un miracle que ni la science des hommes ni la psychologie ne pourraient expliquer ; comme ça, je saurai".

Ma mère racontait que lorsque le prédicateur a posé les mains sur sa tête pour prier pour elle, elle a vu passer comme un éclair devant ses yeux. Je me souviens qu'à cette époque elle portait de grosses lunettes parce qu'elle était à la fois myope et astigmate. Ma mère est rentrée chez elle. Elle s'est couchée le soir, et le matin, quand elle a ouvert les volets, elle s'est aperçue du fait que les maisons voisines ne lui apparaissaient plus de la même manière : elles lui paraissaient plus grandes...

Comme dans Superman

Ma mère était institutrice et quand elle s'est retrouvée devant sa classe, elle a rencontré un problème : elle écrivait au tableau, mais elle n'arrivait pas à voir nettement ce qu'elle écrivait ; elle reculait, elle s'approchait, mais les écritures lui paraissaient toujours floues. Alors, elle fait le même geste qu'on voit dans le film Spiderman 1 : elle a enlevé ses lunettes pour regarder son tableau, et là, elle s'est rendu compte qu'elle voyait nettement ... seulement sans ses lunettes. La différence avec le film de Spiderman, c'est que lui, c'est du cinéma, tandis que dans son cas à elle, c'était pour de vrai. Ma mère a immédiatement fait le lien avec sa prière à l'église demandant à Dieu de se révéler à elle par un miracle qu'aucune science ne pourrait expliquer. Son esprit droit et cartésien en a tiré la conclusion logique et évidente que Dieu, non seulement existait, mais venait de se révéler à elle.

Après cela, quand nous, ses enfants, nous lui posions la question "maman, pourquoi tu ne mets plus tes lunettes", elle nous répondait "je n'ai plus besoin de mes lunettes parce que Jésus m'a guéri"...
Ma mère disait qu'outre la guérison miraculeuse en elle-même, ce qui l'avait touchée, c'était le fait qu'alors qu'elle avait prié avec une forme d'arrogance, Dieu lui avait répondu par un acte d'amour.
À  partir de ce jour, elle a commencé à parler, non pas seulement de Dieu, mais du Seigneur, c'est comme cela qu'elle l'appelait, ce qui montre la relation nouvelle qu'elle avait avec lui. 

Elle a pris un baptême d'adulte par immersion, comme on le voit dans l'Evangile, dans l'Eglise Evangélique Assemblée de Dieu de Lyon. Elle a témoigné immédiatement de sa foi à sa famille et à son entourage.

Elle connaissait le Seigneur

J'ai toujours eu une grande admiration pour la foi de ma mère parce que, dans sa famille, elle a su être la première, et la seule pendant un temps, à manifester sa foi nouvelle à une époque où la foi évangélique n'était pas encore reconnue et acceptée comme elle commence à l'être aujourd'hui.

La foi de ma mère ne se limitait pas à l'expérience de la guérison divine qu'elle a faite à plusieurs reprises. Elle connaissait vraiment le Seigneur. Elle vivait avec le Seigneur. Elle aimait la Bible, la Parole de Dieu, qu'elle a « dévorée » dès sa conversion. Elle connaissait la Bible avec précision. 

Je remercie Dieu de m'avoir donné une mère qui a eu la droiture de suivre le Seigneur qui s'était révélé à elle. 

C'est grâce à sa foi persévérante et au modèle qu'elle m'a laissé, que moi-même, des années plus tard, j'ai eu le privilège de rencontrer Jésus comme mon Sauveur personnel.