Courir est pour certains un véritable plaisir, tandis que pour d’autres cela peut être une épreuve. David Mastriforti nous propose de redécouvrir la métaphore de la vie comme une course utilisée par Paul et nous montre en quoi il est essentiel de courir… avec notre regard tourné vers un but précis.

Jesse Owens, un coureur noir américain, remporta quatre victoires aux Jeux Olympiques de Berlin de 1936, sous les yeux d’un certain Adolf Hitler. Quel incroyable destin lorsque nous voyons que malgré l’enjeu de cette compétition et cette tension politique, ce jeune homme gagna quatre courses et fit un énorme pied de nez aux fascistes. Dans ce contexte, il a mené la course jusqu'au bout, jusqu'à la victoire.

La vie comme une course est une métaphore utilisée maintes fois par Paul (Actes 20:24; 1 Corinthiens 9:24-26; Galates 5:7; 2 Timothée 4:7) : la vie chrétienne est une course nécessitant de la persévérance et des efforts.

Philippiens 3:12-14 fait état de cette vérité : « Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l'avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »

Dans ce chapitre 3, Paul adresse une mise en garde contre des intrus animés de malveillance et il va s'efforcer de lutter contre eux en apportant son témoignage. Il va donner l'essence de la foi et de la maturité chrétienne. Paul est d'ailleurs dur envers eux. Pour lui la vie chrétienne est un état d'esprit et l'on peut en tirer trois principes : (1) réaliser nos limites, (2) redoubler d’efforts, et (3) regarder vers le but.

Réaliser nos limites

« Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection » (V.12 (a))

La vie chrétienne exige de prendre conscience de nos imperfections. Cela peut sembler une banalité mais ce n'est pas si simple en pratique.

L’adverbe "déjà" est répété deux fois, faisant référence au fait que cela fait plus de 20 ans qu'il a rencontré le Christ mais qu'il n'a pas atteint le prix et la perfectionner. Malgré toutes les grâces et révélations qu'il a eues, elles ne font pas de lui quelqu'un de parfait.

Pourquoi évoque-t-il ce point? C'est parce que dans cette Eglise une doctrine répandue était de croire que la perfection spirituelle venait de l'ordonnance de la loi et la circoncision. Il semblerait que des hérétiques disaient que la perfection s'atteignait par la connaissance.

Pour Paul, ce sont des ennemis de la croix car la croix nous fait comprendre nos limites et notre humanité. Notre caractère est appelé à s'améliorer en regardant à Christ. Notre objectif n'est pas de se faire baptiser ou d'être ensuite baptisé du Saint-Esprit, mais d'imiter Jésus. Cette tendance est présente dans l'Eglise d'aujourd'hui sous des formes différentes. Qu'est-ce qui se cache sous le « vernis religieux »?

On est souvent contents de soi-même car on se compare aux autres. Mais Paul se comparait Christ qui doit être avant tout notre exemple. Paul s'évalue lui-même et il n'est jugé par personne.

Le perfectionnisme est un danger car il peut amener des frustrations. Nous sommes humains. Les perfectionnistes sont intransigeants et n'aiment pas les échecs, n'ayant aucune patience envers ceux qui prennent leurs temps. C'est en quelque sorte une idolâtrie.

Redoubler d'efforts

« (…) mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus-Christ. » (V.12(b))

Poursuivre sa course demande un effort constant et régulier. Un sportif a une hygiène de vie exemplaire et une réelle motivation. De même pour nous, notre motivation à imiter Dieu doit être plus grande. Nous avons pour « coach » le Saint-Esprit.

Il faut sortir de la paresse et de l'attentisme. Nous nous attendons trop souvent à ce que tout nous arrive entre les mains, mais Dieu n'est pas un magicien, il y a des choses que nous devons faire de notre côté et Dieu travaillera avec nous.

Regarder vers le but

« mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (V.14)

La ligne d'arrivée est le ciel. Paul emploie les termes de la course: les coureurs fixaient le point d'arrivée (but). "Pour obtenir le prix" c'est la récompense de tous nos efforts. En effet, nous ne travaillons pas en vain, mais pour recevoir la couronne du maître.

Nous devons avoir les yeux fixés vers Jésus et le prix de la vocation céleste. A Rome, les vainqueurs devaient se rendre dans la loge de l'organisateur afin de recevoir la couronne de victoires. De même, nous devons également avoir hâte que Jésus nous demande de venir à lui afin de recevoir notre couronne.

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