Vote des femmes

Égales mais différentes, différents mais égaux

Ce mardi 29 avril, nous avons célébré un anniversaire important dans la vie politique et sociale française. En effet, il y a 70 ans les françaises ont pu (enfin !) voter pour la première fois lors des élections municipales.

Le Général de Gaulle avait signé le 21 avril 1944 une ordonnance donnant le droit de vote aux femmes, qui fut par la suite confirmé le 5 octobre 1944. Puis, le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 inscrivit parmi ses principes fondamentaux de la République que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme ».

Auparavant les femmes n'avaient pas ce droit de vote car elles avaient uniquement pour devoir d'être des mères et épouses aimantes. Leur dépendance économique était également une des raisons avancées pour leur refuser ce droit. À quoi cela servirait-il qu'elles votent, car de toute manière, elles voteraient comme leurs maris? C'est après la Seconde Guerre Mondiale, tandis que les hommes étaient partis au front, elles ont dû tout assurer. La démonstration fut faite que oui, des femmes peuvent être indépendantes et penser par elles-mêmes.

Toutefois, ne soyons pas naïfs, nous savons très bien que l'égalité entre hommes et femmes est loin d'être complètement acquise dans notre société. La différence de salaires entre les hommes et les femmes en est un exemple flagrant ; les femmes sont également beaucoup moins présentes sur la scène politique (mais si l'on cherche à contrecarrer cela avec des lois sur la parité), et le machisme sévit toujours autant.

Mais ce bel anniversaire me fait réfléchir à la place actuelle de la femme dans l'Église. Loin de faire du féminisme militant, et de vouloir choquer, je souhaite simplement, par le biais de cet article, encourager certaines femmes qui n'osent peut-être pas prendre leur place dans l'Église, qui se sous-estiment, voire se dévalorisent par rapport aux hommes.

Je suis convaincue que de nombreuses femmes ont, par exemple, des réflexions et des partages à donner dans notre assemblée, mais elles ont évidemment trop peur de sauter le pas et de demander la parole, car nous nous enfermons dans une mentalité limitée, qui nous répète que ce n'est pas notre place.

Il est important de se rappeler qu'au commencement, Dieu a créé la femme car "il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui" (Genèse 2:18). Dans d'autres versions, il est question de partenaire (français courant) ou d'une aide qui sera son vis-à-vis (Semeur). L'homme et la femme sont donc égaux et en même temps différents.

Nous n'avons pas besoin de multiplier les exemples ni de faire ici une démonstration théologique, mais tout simplement de prendre la mesure de notre véritable valeur en Dieu. Les hommes et les femmes doivent être égaux autant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'Église. Égaux mais différents, différents mais égaux.