La cinquième béatitude nous ouvre une voie royale vers le bonheur : celle d'exercer la miséricorde, venir en aide à ceux qui sont dans une misère non seulement sociale et morale, mais spirituelle. Cette disposition d'esprit nous dit Alain Aghedu, vient avec une récompense...

Retrouvez les autres articles de la série en cliquant sur ce lien

 « Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne ; et, après qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. 2  Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit:… » Matthieu 5:1 et 2 :

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! » Matthieu 5:7

Pour aller vers une définition simple de la miséricorde, quelqu’un disait : « La miséricorde c’est la corde qui nous sort de la misère ». Simple mais explicite !

Les miséricordieux sont ceux qui ont le mieux compris les effets de la souffrance, de la misère chez les autres et qui manifestent une attention tout à fait particulière pour leur venir en aide et les secourir.

J’ai lu, dans un livre destiné à ceux qui se préparaient au ministère pastoral, du Pasteur William BRANWELL (18^ème siècle) : « Ne va pas vers ceux qui ont besoin de toi, mais va vers ceux qui ont le plus besoin de toi ». Cette parole a profondément impacté ma vie, et je fais mon possible pour l’appliquer à mon ministère.

Toutefois, personne n’est responsable de ceux qui souffrent et qui ne veulent pas de notre aide. Jésus n’a jamais imposé son aide et ses miracles à qui que ce soit. En revanche, Il ne s’est jamais détourné de celui qui implorait son secours.

 Jésus nous ouvre la voie !

Je suis de ceux qui pensent que la période de la vie de Jésus entre 12 ans et 30 ans, n’a pas été des plus facile. Vraisemblablement, Il a dû souffrir de la mort de son père adoptif. En tant que fils aîné, il a dû assumer son rôle de soutien familial. Plus tard, on sait qu’Il a été affecté par la mort de Jean-Baptiste.

Pour comprendre au mieux la souffrance, il faut y être passé !

Jésus n’a pas dérogé à cette règle divine. On oublie trop souvent cette facette de la vie de Jésus. Il est dit : « Il a appris, bien qu’il soit Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes… » Hébreux 5:8

« Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance... » Esaïe 53:3

Lorsque nous lisons les Ecritures, on comprend mieux pourquoi :

« Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger. » Matthieu 9:36

La compassion c’est : « être remué dans ses intestins, dans ses entrailles ».

Cette sensibilité face à la souffrance avait pris une grande place dans le cœur de Jésus. En fait, Dieu est miséricordieux.

Mais de quelles misères s’agit-il ?

Pascal a bien décrit la misère de l’homme ! Il écrira dans « Les pensées »

"Salomon et Job ont le mieux connu et le mieux parlé de la misère de l'homme: l'un le plus heureux et l'autre le plus malheureux; l'un connaissant la vanité des plaisirs par expérience l'autre la réalité des maux". Blaise PASCAL

Il n’y a pas que la misère physique ou matérielle. Il y a aussi la misère morale, psychologique et spirituelle. Dans nos sociétés dites « développées » on rencontre ces dernières et la réponse apportée n’est pas toujours appropriée. C’est là que les chrétiens peuvent y répondre avec plus de précision. Nous devons être présents sur la « scène » et apporter à notre monde la guérison dont il a besoin.

La vraie misère, c’est le fait d’avoir le cœur vide.

« Les biens de la terre ne font que creuser l’âme et en augmenter le vide ». CHATEAUBRIAND

Même les penseurs ont su diagnostiquer le mal-être dans le cœur de l’homme.

Pascal disait encore : « Il y a dans le cœur de l'homme un vide en forme de Dieu, que rien de ce qui a été créé ne peux remplir, mais seulement le Créateur qui s'est fait connaître par Jésus. » Blaise PASCAL.

En fait la misère est grande et le besoin est grand ! Raison pour laquelle nous devons nous rapprocher de nos semblables et leur venir en aide. Nous savons que Dieu peut tout, que le miracle est possible, que la prière est puissante.

L’exercice de la miséricorde est riche au cœur de notre Dieu.

« Allez, et apprenez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » Matthieu 9:13

En apprenant de notre modèle par excellence, Jésus, exerçons là et nous serons pleinement heureux.

En terminant, je voudrais aussi souligner qu’il y aura un retour pour celui qui exerce la miséricorde.

« Heureux celui qui s’intéresse au pauvre ! Au jour du malheur l’Eternel le délivre ; L’Eternel le garde et lui conserve la vie. Il est heureux sur la terre, Et tu ne le livres pas au bon plaisir de ses ennemis. L’Eternel le soutient sur son lit de douleur ; Tu le soulages dans toutes ses maladies. » Psaumes 41:1 à 3

Si tu t’emploies à prendre soin des autres, alors Dieu prendra soin de toi. Quelle grâce !

 

Alain Aghedu