Nous avons vu dimanche dernier que la mission de l'Eglise est de faire des disciples, ainsi que les étapes pour y parvenir : témoigner, intégrer et former. Aujourd’hui, nous allons voir en détail le ministère d’Ananias, qui est celui de l’intégration, car nous sommes tous appelés à avoir un ministère semblable.

Le titre de ce message, à savoir « L’Eglise communautaire », est-il un pléonasme ? Est-ce que ce n'est pas déjà dans la nature de l'Eglise que d'être une communauté ?

La communauté est généralement définie comme un ensemble de personnes unies par des liens d’intérêt, des habitudes communes, des opinions ou caractères communs.  

L'Eglise est-elle aujourd’hui toujours « communautaire » ?  Si nous nous attardons un instant sur ce sujet, nous remarquons que nous vivons entourés de gens, nous travaillons entouré de gens, nous passons du temps dans les transports entouré de gens... mais nous sommes au final seul. Même à l'église, connaissons-nous réellement les personnes à nos côtés, leurs histoires, leurs défis, ou leurs familles? Dieu ne nous a pas créés pour vivre dans l'isolement et être repliés sur nous-même, car nous sommes des êtres de relation.

Ainsi, Dieu nous a donnés des consignes pour vivre ensemble, et il nous revient de les appliquer. Hébreux 10:19-25 : « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure. Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres. N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. »

Cette épître nous montre une communauté en souffrance. L'auteur exhorte alors ces chrétiens à demeurer dans la foi, et ce malgré les attaques et les fausses doctrines. Ces nouveaux chrétiens sont des juifs convertis au christianisme, mais qui sont tentés de revenir au judaïsme pour avoir un semblant de stabilité. Aux versets 24 et 25, Paul les encourage à vivre cet esprit communautaire et leur rappelle qu'il y a un temps où ils étaient solidaires.

Les conséquences des relations superficielles

Paul explique au verset 24 qu’il faut « veiller les uns sur les autres ». Veiller, c'est l'idée de regarder avec diligence et attention, et cela demande de la concentration. Si nous ne veillons pas, c'est que nos relations sont superficielles et nous pouvons relever les conséquences suivantes:

Un manque d'équilibre

Une conséquence d’entretenir des relations superficielles est un manque d’équilibre. C’est pour cela que Paul conseille de veiller les uns sur les autres, et notamment « pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres ». En d’autres termes, cela nous provoque à l'amour et aux œuvres bonnes. Le fer aiguise le fer.

Proverbes 27:6 : «Les blessures d'un ami prouvent sa fidélité, Mais les baisers d'un ennemi sont trompeurs. » Si notre frère ou sœur a une parole pour nous encourager, ou nous remettre sur le droit chemin, cela dénote que quelqu'un qui veille sur nous.

Un manque d'empathie

Proverbes 18:1 explique clairement l’autre conséquence découlant des relations superficielles : « Celui qui se tient à l'écart cherche ce qui lui plaît, Il s'irrite contre tout ce qui est sage. ». L'isolement engendre l'égoïsme et avoir sa propre vision de la vie. Cela devient plus dur d'aimer les autres.

Un manque d'intimité

Veiller implique également un contact et une certaine proximité. En effet, nous ne pouvons pas être impliqués de loin! Il y a des gens qui préfèrent être seuls plutôt que de s'ouvrir et ont peur d'être jugés, mais ils se privent ainsi de plein de choses.

Une mauvaise santé

Enfin, une autre conséquence des relations superficielles que nous pouvons identifier est que cela entraine une mauvaise santé.

Proverbe 17:22 explique cela quand il est dit : « Un cœur joyeux est un bon remède, Mais un esprit abattu dessèche les os. »

Hébreux 10:22 : « (…) approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure. » Ce verset est étonnant car dans le chapitre précédent il y a une différence entre le sang de bouc (extérieur) et le sang du Christ (intérieur). Il y a une guérison en Christ pour Son Eglise. Dans la communion il y a une guérison. Des relations vraies et profondes sont bonnes pour la santé.

Nous allons voir ensemble qu’il y a un remède qui nous a été donné pour ne plus avoir de relations superficielles.

Le remède aux relations superficielles

Un remède qui nous est donné se trouve au verset 25 : « N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. »

Une nouvelle vision de l'Eglise

« Epi-sunagoge », la synagogue signifie la communauté, mais c'est Jésus qui est celui qui nous réunit (2 Thessaloniciens 2:1). Nous vivons dans une culture très individualiste, mais avec l'Eglise, Dieu avait prévu un lieu où nous pouvons apprendre à aimer. L'unité est dans la proximité et les relations vraies.

Un nouveau défi de l'Eglise : aimer Dieu, aimer les autres

La pratique de l'amour est un signe de maturité. Aimer Dieu, aimer les autres, nos frères et sœurs mais également ceux de l'extérieur. 

La stratégie pour mettre fin aux relations superficielles

Il y a une stratégie pour mettre fin aux relations superficielles :

Une expression communautaire: "les uns sur les autres"

L’expression « les uns sur les autres » démontre que la communion fraternelle est un ordre de Dieu. Ne pas la pratiquer est donc un péché. L'impératif « aimez-vous les uns les autres » est le plus répété.

Nous ne pouvons pas résumer notre vie communautaire à parler seulement 5 minutes avec notre frère ou sœur avant le culte, il faut aller plus loin comme en invitant nos frères et sœurs à la maison pour partager un repas. Une autre façon de mettre en pratique le fait de veiller les uns sur les autres est la mise place des groupes de maison.

Une mise en pratique communautaire: l’exemple des groupes de maison

Les groupes de maison nous demande de sortir de notre isolement et d'ouvrir notre cœur. Cela nous demande d'être un Etienne qui témoigne, un Ananias qui entoure, et un Barnabas qui forme. Il faut avoir cet état d'esprit pour les groupes de maison, et ne pas répéter une Eglise bis.

Ne venez pas à l'église, mais soyez l'église. Devenons une Eglise communautaire, unie dans l'amour et l'action.