Quand on parle de « processus missionnaire », on pense immédiatement à ceux qui partent dans des pays lointains et exotiques pour annoncer la Bonne Nouvelle. Cependant, Pasteur Mastriforti nous rappelle ici que la mission ne se limite pas à ça et quelles sont les étapes de ce processus.

En effet, il y a un processus qui mène l'Eglise à la mission dont l’objectif est de changer le monde. Il est étonnant de voir que de nos jours des non-chrétiens ont également la volonté de changer le monde, mais malheureusement l'Eglise a perdu cette vision.

Matthieu 28:19: "Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit, et enseigner leur à observer tout ce que je vous ai prescrit."

Dans ce verset, le processus missionnaire de l'Eglise est établi: l'objectif clairement affiché est de faire des disciples. Nous y distinguons trois étapes: (1) "on y va" (étape de l’évangélisation), (2) "on baptise" (étape de l'intégration dans le corps de Christ) et (3) "on enseigne" (étape de formation afin d’équiper les disciples pour qu'ils fassent, à leur tour, d’autres disciples).

Nous allons étudier ensemble ces trois étapes notamment au travers de l'exemple de l'apôtre Paul, et plus particulièrement avec ceux qui ont participé dans son processus missionnaire: Etienne, Ananias et Barnabas.

Sans aucun doute, Paul est l'un des plus grands leaders de son temps: il a implanté de nombreuses églises lors de ses voyages missionnaires, il a rencontré des personnalités telles que le roi Agrippa, des centurions, etc., et sans oublier qu'il a formé de grands hommes et femmes de Dieu tels que Luc, Timothée, etc.

2 Timothée 2:2: « Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l'enseigner aussi à d'autres. » Dans ce passage, nous lisons que Paul a « investi » dans Timothée, qui s'est lui-même investi dans des hommes fidèles, qui se sont ensuite investis dans d'autres personnes. C'est ce qu'on appelle la stratégie de multiplication.

L’étape de l’évangélisation : Etienne, le témoin

Tout d’abord, il est clair que dans la conversion de Paul iI y a la part de Dieu car Il s'est révélé à ce dernier. D'ailleurs, la conversion de Paul est violente et puissante car Jésus l'arrête sur le chemin de Damas où il se rendait pour persécuter à nouveau des chrétiens. Paul avait besoin d'une révélation.

Puis, et c'est ce qui nous intéresse aujourd'hui, il y a aussi la part de l'homme dans sa conversion, et notamment avec le témoignage d’Étienne.

Le début du chapitre 9 d'Actes parle du fait que Paul, malgré le fait d'avoir assisté à la lapidation détienne, « respire toujours le meurtre ». Nous lisons dans Actes 7 qu’Étienne rappelait, avec conviction, l'histoire du peuple d’Israël. Aujourd'hui, le mot martyr a une connotation négative, mais ici c'est surtout les personnes qui s'impliquent dans le partage de la Parole. C'est cette force et cette assurance qui ont interpelé Paul, qui l'a énervé, mais également intéressé.

Dans cette mort violente, Etienne avait une paix. Il était l'une des premières personnes mises sur le chemin de la conversion de Paul. Se pose alors une question: à l'image d'Etienne, est-ce que nos vies et nos paroles bousculent les gens ?

L’étape de l’intégration : Ananias, le parrain

Ananias joue un rôle important dans la conversion de Paul. Il est un « parrain » pour lui, c'est à dire quelqu'un qu'il l'aidera sur le plan spirituel. Nous allons voir, au travers de son exemple, quelles sont les qualités d’un parrain ainsi que le rôle qu’il doit jouer.

Les qualités d’un parrain

Les qualités d'un bon "parrain" sont les suivantes (mais la liste n’est pas exhaustive): disponibilité, l'obéissance, et la convivialité.

La disponibilité

La deuxième personne qui va influencer Paul est un "simple" chrétien. C'est quelqu'un de disponible ("me voici" dans Actes 9 :10) et nous pouvons voir que Dieu lui parla afin qu'il aille voir Paul et lui témoigne. Il avait peur de Paul (ce qui était compréhensible car il martyrisait les chrétiens), donc Dieu lui donna une vision pour l'encourager à prendre les devants. Ainsi, Ananias, conduit par Dieu, rencontra Paul pour lui parler de Dieu.

Il est intéressant de noter qu'Ananias représente la multitude des chrétiens qui encouragent et aident les autres, non reconnus/anonymes, mais qui soutiennent les autres. Il nous faut des Ananias dans notre Assemblée.

L'obéissance

Une autre qualité d'un "bon parrain" est l'obéissance. Quand Dieu parle à Anianas, ce dernier parti ensuite à la rencontre de Paul. Il est certain que Dieu a préparé Ananias à cette rencontre.

La convivialité

Enfin, une autre qualité que nous retrouvons chez Ananias est la convivialité. Lorsqu'il rencontre Saul pour la première fois, au lieu d'être distant en raison des atrocités qu'il a commises à l'égard des chrétiens, il le salue en lui disant: "Saul, mon frère" (Actes 9 :17).

Saul était le tueur des chrétiens, mais Ananias l'appela son frère. De même quand des nouveaux arrivent, nous devrions ne pas prendre garde à l'apparence. Nous ne voulons pas faire des clones de nous-même, mais des disciples!

Le rôle du parrain

Ce rôle de parrain est essentiel et nous pouvons en distinguer plusieurs facettes : l’accueil, le suivi et l’intercession.

L'accueil

Un parrain doit oser aller vers l'autre malgré nos préjugés. Nous pouvons avoir des barrières (sociales, sexiste, culturel, âge, etc.) et nous parlons à ce que nous connaissons. Ananias aurait pu se donner d'autres excuses pour ne pas rencontrer Paul, le persécuteur, mais il est allé au-delà de sa propre peur.

Le suivi

Le parrain doit savoir donner le conseil de Dieu. Avec les nouveaux, nous devons leur montrer l'exemple et les soutenir.

L'intercession

Un parrain doit prier pour eux et avec eux. Nous lisons qu'Ananias va prier pour Paul et avec ce dernier. Hébreux 6 explique que cela fait partie des rudiments de la foi.

Après avoir vu deux étapes du processus missionnaire, à savoir le témoignage et l'intégration, nous allons commencer à étudier celle de la formation. David la détaillera davantage dimanche prochain dans la suite de son message.

L’étape de la formation : Barnabas, le mentor

Nous avons besoin de responsables qui encouragent et motivent les autres qui ont reçu des dons et des talents au service de Dieu.

Qui sait si cet enfant sur le banc de l'école du dimanche, ou ce voisin que nous côtoyons, ou bien cette nouvelle personne arrivée dans l’Eglise, ne sera pas le prochain « Paul »?

Prenons le temps de nous « investir » dans une personne. Nous sommes trop polarisés sur les services dans l'église, mais le plus important est que nous grandissions ensemble. Servir, mais désormais avec pour objectif que nous faisons cela afin que les nouveaux se sentent à l’aise dans notre assemblée et s’épanouissent.

Peu importe là où Dieu nous a placés, que ce soit comme Étienne à l’évangélisation, Ananias à l’intégration, ou Barnabas à la formation, nous devons faire notre "job" avec cet objectif.