L'engagement social du chrétien

Le Pasteur Sanchez, Directeur d'une maison de retraite à Parigné-L'évêque nous exhorte à appliquer dans le concret les enseignements de Jésus et la pratique de l'église primitive
 
 

 

Ouvrons notre Bible ce matin sur 1 Pierre 2 : 21, où nous lisons que Christ nous a laissé un exemple afin que nous suivions ses traces. Dans la Parole, il est dit que Jésus est notre Seigneur, notre Sauveur, notre Rédempteur, notre Berger, etc.… etc.… mais dans ce passage Pierre nous le présente comme notre modèle, l’exemple placé devant nous afin que nous l’imitions, que nous suivions ses traces. Tel Il a été sur cette terre, tels nous devons être.

La Bible nous dit que l’Eglise est le corps de Christ, c'est-à-dire qu’en nous voyant vivre, le monde devrait voir Jésus-Christ à l’œuvre. Ce qui signifie que nous devons aimer comme il l’a fait, pardonner autant que lui, avoir les mêmes sentiments que ceux qui étaient les siens, connaître la Parole de Dieu comme lui, avoir une vie de prière semblable à la sienne et faire les œuvres qu’il a faites.

Revenons ce matin sur un des aspects de la vie de Jésus – sur lequel on n’insiste pas souvent - en lisant Marc 2 :15 – Luc 15 :1 – Matthieu 11 :19 pour savoir comment nous devons l’imiter. Dans ces trois passages nous lisons que Jésus était l’ami des publicains (percepteurs de l’époque pour les Romains) et des gens de mauvaises vies. Jésus fréquentait les exclus, les méprisés, ceux qui étaient au banc de la société. Ils étaient attirés par Jésus car Il les aimait les accueillait, mangeait avec eux,

Désirons-nous ressembler à Jésus et suivre son exemple pour les exclus de la société ? Désirons-nous aller vers ces gens-là ? Leur parler, leur communiquer l’amour que Christ a mis dans nos cœurs ? Sommes-nous l’ami des veuves, des alcooliques, des délinquants, des SDF, des drogués etc. …etc.… ? Nos voisins nous connaissent-ils comme cela ? Les accueillons-nous ? Mangeons-nous avec eux, comme Christ l’a fait ? Quelle serait notre réaction si un ou plusieurs d’entre-eux entraient dans l’Eglise ?

La Bible n’est pas seulement un récit historique mais la Parole Vivante, actuelle, que nous avons besoin de vivre aujourd’hui avec un regard neuf, une impulsion nouvelle. Relisons par exemple la parabole du bon Samaritain - Luc 10 : 30-37. On cite souvent ce texte comme l’illustration du salut et de ce que Jésus a fait pour nous. L’homme blessé, au bord du chemin c’est l’homme pécheur ; Jésus est le bon samaritain car il nous a délivrés du péché et nous a restaurés. Mais il y a un autre sens à cette parabole : Jésus raconte cette parabole à un docteur de la loi – Luc 10 : 25-29 - qui lui demande ce qu’il doit faire pour hériter la vie éternelle et il termine en lui disant « Va, et toi fais de même ». C’est la première leçon de cette parabole : Jésus nous dit « Va et lorsque tu rencontres quelqu’un dans le besoin ne ferme pas tes yeux, ton cœur, tes oreilles, ne reste pas insensible mais fais de même ». Si nous regardons avec notre cœur autour de nous, nous verrons la souffrance, la détresse, le désespoir, les besoins et avec l’Amour de Christ dans nos cœurs, nous pourrons répondre à ces demandes, ces appels au secours. N’hésitons pas à porter la consolation, à écouter, à aimer les malheureux qui en ont besoin, à témoigner de l’Amour du Seigneur, c’est notre devoir d’enfants de Dieu.

Relisons avec ce regard neuf Matthieu 25 : 31-46 et méditons le jugement des nations promis par Jésus - particulièrement au verset 41. Réfléchissons sur Luc 14 : 13 où Jésus nous ordonne d’inviter les gens qui ne pourront pas nous le rendre. Approfondissons Luc 6 :30 où Jésus nous commande de donner aux nécessiteux : pas obligatoirement de l’argent, mais du respect, de l’écoute, de la compassion, de l’attention à tous ceux qui en ont besoin. Ne détourons pas nos regards, ne fermons pas nos cœurs, ne changeons pas de trottoir car notre attitude peut changer une vie. John Bunyan – le Voyage du Pèlerin – disait « Vous n’avez pas bien vécu la journée d’aujourd’hui si vous n’avez pas aidé quelqu’un d’absolument incapable de vous rendre la pareille ».

Quelle est notre attitude vis-à-vis des exclus comme les sourds, les drogués, les prostituées -dont Jésus a dit qu’elles nous devanceront dans le royaume des cieux. Matthieu 21 : 31. Sortons de nos églises pour témoigner de l’Amour de Christ et annoncer le Salut. Sachons créer un climat de confiance qui amènera au Seigneur tous ces laissés pour compte.

Bien entendu, ne courrons pas n’importe comment et ne faisons pas n’importe quoi mais plaçons-nous devant Le Seigneur. La Parole dit que Dieu veut que nous pratiquions les œuvres qu’il a préparées d’avance pour nous. Ephésiens 2 : 10. C’est un appel individuel et un appel pour chaque Eglise car chacune doit avoir une vocation, une activité tournée vers le monde. N’oublions pas nous sommes la lumière du monde….pour les gens extérieurs à l’Eglise. Tenons-nous donc dans la prière et le Seigneur nous montrera ce que nous devons faire : Il demande à chacun d’entre-nous d’avoir un cœur pour celui qui est dans le besoin et il y a tant de détresses… Même Coluche, qui n’était pas chrétien avait un cœur ouvert pour les affamés. Nous avons tous une vocation, suivons-la.

Si quelqu’un possède les biens du monde, nous dit 1 Jean 3 :17, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Nous sommes pour la plupart dans une situation confortable, mais en France, à nos portes, il y a de la détresse, de la misère. Si nous fermons nos portes et nos entrailles, si nous n’entendons pas, ne voyons pas, ne considérons pas les malheureux, nous ne pouvons pas prétendre que l’amour de Dieu demeure en nous.

« Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité ». 1 Jean 3 :18. Si nous disons que nous sommes enfants de Dieu, que Christ vit en nous, que son Amour inonde notre cœur, nous ne resterons pas insensibles à la détresse de ceux qui sont autour de nous et nous irons, avec l’amour de Christ, les aider de façon concrète et pratique. Ainsi nous marcherons sur les traces de notre Père et nous serons appelés, comme lui, l’ami des exclus et des déshérités de la société.