Lassitude spirituelle

 « Mon peuple, que t’ai–je fait ? En quoi t’ai-je fatigué ? Réponds-moi ! » Michée 6 : 3. Lire aussi Jérémie 2:1-6

 « En quoi t’ai-je fatigué ? » demande l’Éternel. Quand on considère le terme de lassitude, il y a deux applications possibles :

  • le découragement, notamment lorsque l’on a beaucoup lutté et beaucoup patienté
  • un « raz le bol », comme ici dans le cas de Michée, on pourrait aussi traduire « je vous ennuie».

 Dieu se demande pourquoi le peuple est dans cette situation.

On voit parfois des chrétiens quitter le Seigneur et même renier tout ce qu’ils ont vécu. Comment en sont-ils arrivés là ? Dieu demeure fidèle (2 Timothée 2 :13) et si notre nature est d’être infidèle, la nature de Dieu est d’être fidèle : Il est Celui qui est, qui était et qui sera éternellement. Pourtant, quand le peuple est dans la difficulté, il oublie cette grande fidélité et dans ce cas, le peuple finit par s’enterrer et s’éloigner alors que la solution serait de pouvoir s’appuyer sur l’Éternel pour se ressourcer. Du coup, le peuple ne cherche plus la solution en Dieu, mais dans des choses du néant et il devient lui-même un peuple du néant.

 Nous pouvons nous retrouver dans la lassitude, mais la Parole nous donne 2 consignes dans ce cas-là :

  1.  Nous rappeler des œuvres de Dieu en notre faveur
  2.  Chercher sa présence et trouver les enseignements de cette situation.

Prenons quelques exemples bibliques de la lassitude :

 1. Élie, las dans le sens de celui qui a beaucoup lutté.

(1Rois 17 à 20). Au bord du torrent de Kerith au temps de la sécheresse, il a survécu en étant nourri par les corbeaux. Puis le Seigneur l’envoie auprès de la veuve de Sarepta  où il est chargé de la nourrir de sorte que l’huile et la farine n’ont plus manqué dans cette maison. Élise se retrouve ensuite dans un véritable combat : seul contre 450 prophètes de Baal ainsi que le roi Achab,  et dans son triomphe, Élie égorge tous ces faux prophètes et il manifeste publiquement la gloire de Dieu au cours du duel des sacrifices. Pourtant, aussitôt après cela, il se retrouve en dépression, isolé dans une caverne à cause de Jézabel, fille du roi de Sidon (du pays des Philistins) et femme d’Achab. Il se sent seul, abandonné de tous, mais il se confie en l’Éternel. Voilà pourquoi l’Éternel lui montre qu’il y a encore 7000 hommes pour Dieu. Dans sa souffrance, il ne voyait plus que sa propre réalité et non LA réalité.

 2. Jonas, l’exemple type de l’égoïste qui est centré sur sa vie et sa bénédiction et surtout pas sur celle des autres. Ninive, c’est l’Assyrie (actuel Irak), les ennemis d’Israël qui ont même déporté le peuple loin de la terre d’Israël. Mais Jonas n’a pas envie d’aller parler à ce peuple. Au lieu de s’y rendre (un parcours d’environ 1000 km à l’est) il part pour Tharsis (environ 3000 km à l’ouest, vers le sud de l’Espagne). Il prend le bateau et s’endort pour ne pas avoir à penser. Son cœur n’a pas encore été transformé et il dit à Dieu qu’il préfère mourir plutôt que de parler au peuple de Ninive et de les amener à se repentir. Cela nous parle du chrétien qui refuse d’obéir à l’Éternel : il choisit de s’endormir et de mourir spirituellement plutôt que de vivre ce qui lui est proposé.

 3. Le peuple d’Israël, qui préférait les Moabites et leurs idoles, préférait aller creuser des citernes crevassées plutôt que de choisir la source d’eau vive. Il est plus facile de prendre des femmes étrangères autour, sans effort, que de respecter les commandements de Dieu et de se préserver. Et pourtant, Dieu dit qu’il « se souvient de l’amour d’Israël quand il était jeune». On peut arriver à se lasser des bonnes choses que l’Éternel nous donne. Dans de telles situations, nous devons vraiment considérer les œuvres de Dieu :

a – Il nous a délivrés de la maison de servitude en nous tirant de là où nous étions : échec, maladie, malheur… Pourtant, quelques années plus tard, nous sommes prêts à tout oublier. Le diable a cette capacité de nous faire fermer les yeux sur ce que nous étions, sur ce que nous avons vécu. Il faut régulièrement se souvenir de ce qu’Il a fait. Prenons cette décision et ce courage de nous souvenir des choses qui nous encouragent à dire « Dieu est vivant». À la place, le peuple a commencé à râler, à se disputer : comment le peuple peut-il être à ce point oublieux de ce que son Dieu a fait ? Il ne souvient même plus des bontés de l’Éternel.

b – l’Éternel dit « J’ai envoyé devant toi Moïse et Aaron comme guides» (Michée 6 : 4) mais nous, nous avons mieux que Moïse, nous avons Jésus-Christ comme berger. C’est Lui notre modèle et notre guide qui nous conduit.

 Que comprendre dans de tels moments ?

 1. Élie : dans ces moments, Dieu décide de se montrer à lui et l’Éternel « passa» au travers d’un murmure doux et léger. Il a prouvé à Élie que son combat doit être fait par l’Esprit du Seigneur et non par ses propres forces. Élie s’est épuisé, car il a lutté aussi par ses propres moyens. Mais en réalité, Dieu lui prouve que c’est lui qui a agi et que c’est lui qui détruira Jézabel. Puis l’Éternel lui dit « que fais-tu encore ici ? » (1 Rois 19 – 11 à 13) car si tu comprends que Je suis là,  sort de ta situation.

 2. Jonas : se retrouve dans le ventre du poisson et là il invoque l’Éternel. (Jonas 2 : 2).  Il n’est pas vraiment un homme nouveau et bien qu’il sache que le Seigneur est miséricordieux, (Il veut faire grâce y compris à ses ennemis), compatissant, (Il souffre avec ceux qui souffrent) et qu’Il est un Dieu lent à la colère, il souhaite cependant que Dieu exerce son jugement radical et définitif sur ces pécheurs. Mais le plus important pour Dieu c’est la réjouissance que procure un pécheur qui se repent. Puis Dieu fait pousser un ricin pour le protéger de la chaleur et du soleil et la même nuit l’Éternel fait périr le ricin : un nouvel enseignement pour Jonas (Jonas 4 : 9). Le Seigneur lui enseigne que de la même façon que Dieu a condamné le ricin, il aurait condamné le peuple de Ninive, pourtant Jonas a eu davantage pitié d’un arbre que de toutes ces âmes.

 3. le peuple d’Israël : le Seigneur propose de plaider, car le peuple demande des comptes ! Jérémie 2 : 6. Au lieu de rejeter tout en vrac, ils auraient dû rechercher la source de leur amour et de leur bonheur. Ils ont beau avoir ce qu’il y a de mieux, ils continuent de regarder ce qui est autour et ce qui ne remplit pas.

 a solution à la lassitude nous est donnée par Jésus, dans Mathieu 21 : 28 : « Venez à Moi, vous qui êtes fatigués et chargés, Je vous donnerai du repos ». Du repos non pour nous endormir, mais pour être renouvelés et que nous puissions en faire davantage, du repos pour renouveler notre zèle à nouveau. Puis Paul nous rappelle l’immense patience de Dieu à notre égard (Hébreux 1 :1-2) « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses». Oui le Seigneur nous a parlé à maintes reprises et Il est patient envers nous ! Enfin, dans Michée 6 :8, Dieu apporte la bonne solution qui devrait être appliquée par le peuple pour ne pas se lasser :

 Pratiquer la justice, c’est-à-dire pratiquer la Parole de Dieu

  1.  Aimer la miséricorde : ne sois pas centré sur toi seulement, mais intéresse-toi aux autres, à leurs problèmes
  2.  Marcher humblement devant notre Dieu : ne laisse pas les choses te monter à la tête, car dans tous les cas, c’est par l’Esprit de Dieu que nous accomplissons et que nous réussissons toute chose. Ne nous mettons pas en valeur, mais comptons toujours sur la grâce et la puissance de Dieu.