David Mastriforti

Réponse à la génération Papaoutai

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Les gens n'ont jamais été aussi seuls. Cette triste vérité peut apparaître comme un paradoxe à l'aune d'une société hyper connectée où la communication part tous azimuts. La solitude est pourtant un mal profond qui tourmente la génération actuelle. Bien souvent ignorée ou minorée par notre société, cette solitude est avant tout

celle de l'âme.

Elle trouve ses racines dans l'évolution des mœurs et des modes de vie. Parmi ses multiples causes, on peut citer la banalisation du divorce, entraînant la décomposition des familles, ou plus globalement, l'absence chronique des parents, mais aussi la pusillanimité dans l'engagement, les relations sociales fantasques, le déracinement graduel et croissant des individus vis-à-vis de leur environnement géographique (ville, région, nation...), ou la perte de confiance envers les représentants politiques, les autorités sanitaires, etc qui sont à l'image d'un monde qui n'a plus rien à leur offrir et qui ne suscite que du pessimisme.

Voilà autant d'attributs qui peuvent caractériser notre génération et que dépeint la chanson à succès du chanteur Stromae, Papaoutai, en posant cette question

qui résonne singulièrement aux oreilles des chrétiens : où es-tu, Papa ?

Cette génération « Stromae » cherche à tout prix ce qu'elle n'a pas : une relation, une intimité.

Que Dieu peut-il y faire ? En quoi ce vide éprouvé par toute une génération concerne Dieu ? David pose la question et nous rappelle que Dieu n'est ni lointain ni silencieux ! Jésus est venu vers nous afin que ceux qui choisissent de le recevoir puissent devenir enfants de Dieu et ainsi retrouver leur identité et par là-même, une relation avec leur Père, leur Créateur.
Nous sommes en quelques sortes comme cette génération perdue qui se demande où est son père.

Dieu veut nous rencontrer dans nos besoins. Il nous cherche pour combler ce vide, parce qu'il nous aime. David décline cette soif en trois besoins et appuie son propos sur le passage, dans l'Evangile de Jean, qui évoque la rencontre entre Jésus et la femme samaritaine (Jean 4 : 6-26, puis 39-40).

Nous allons voir que la rencontre avec Jésus va être au bénéfice de la samaritaine car il va répondre à ses besoins. Jésus va d'abord combler la soif d'acceptation de cette femme samaritaine.

Une soif d'acceptation

La société de l'époque stigmatisait les samaritains. Ils étaient peu fréquentables. Mais comme si cela ne suffisait pas, le concubinage de cette samaritaine la rendait encre plus infréquentable. Elle se sait à ce point rejetée qu'elle est contrainte de puiser de l'eau à l'heure où le soleil est à son zénith, période de chaleur insoutenable, ce qui lui assure l'absence des autres femmes. Elle évite ainsi les regards accusateurs et les sous-entendus des autres. Elle est marginalisée et exclue des relations sociales.

A notre époque, les gens ne se réfugient pas à un puits mais se choisissent un pseudonyme et l'utilise pour en quelques sortes se cacher. Ils entretiennent des relations virtuelles et s'enferment progressivement.

Mais nous avons la joie de constater que l'amour de Jésus va au-delà de l'exclusion qu'elle subit. Jésus va en effet briser sa solitude et détacher l'étiquette que la société lui avait collée.
Il ne regarde pas aux appartenances culturelles, religieuses ou sociales. Rien de tout cela ne l'empêche de nous rencontrer. L'amour de Dieu est inconditionnel : il nous aime comme nous sommes, il ne fait acception de personne (Romains 2 : 11).

Jésus va vers cette femme sans jugement. Mais il va également combler sa soif d'authenticité.

Une soif d'authenticité

Au-delà de sa soif physique, Jésus détecte en elle son besoin véritable. Un vide réside en elle. Elle essaye de trouver la satisfaction, de combler ce vide, mais il semblerait qu'elle n'y soit pas arrivé. Ses cinq maris n'ont pas pu lui donner pleine satisfaction.

A l'instar de la samaritaine, les gens sont en quête de bonheur et de satisfaction. Beaucoup se réfugient dans la possession opulente de biens matériels ou dans des passions diverses. Mais plus ils en ont, moins ils sont satisfaits car le besoin véritable n'est pas comblé. Et ils s'en désespèrent !

Jésus ne va pas se montrer hypocrite avec elle, tout comme avec nous. Il ne va pas lui laisser entendre que les choses iront mieux demain. Il est authentique :

« Jésus lui répondit : Quiconque boira de cette eau aura encore soif » (Jean 4 : 13)

Comment alors satisfaire ces besoins de reconnaissance, d'attention, de vérité, de justice, de pardon et de vie ?
Jésus veut satisfaire nos besoins. Il est le seul capable de nous offrir une vie de plénitude !

« mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » (verset 14)

Par ailleurs, l'Evangile met le doigt sur le problème : il y a quelque chose qui dysfonctionne en nous. Ce dysfonctionnement a un nom : le péché. Continuerons-nous de manquer à la destinée de notre vie ? Resterons-nous déconnectés de notre Créateur ? Ou accepterons-nous la nouvelle chance que Jésus, mort pour effacer nos péchés, nous donne ? Il est mort à cause de nos iniquités car ce sont ces transgressions qui nous privent d'une relation avec notre Père, notre Créateur.

Une soif d'expérience

Jésus répond enfin à la soif d'expérience de cette femme. Loin de chercher les discours théoriques et les sermons prescriptifs, elle veut en réalité une relation incarnée.
Dans la simplicité et l'amour, Jésus va lui consacrer du temps et lui parler car il a compris qu'elle avait soif d'une vraie expérience. Sans esprit de jugement, il va lever le voile sur ses véritables problèmes et lui dire ce qui ne va pas dans sa vie.

Dieu cherche cette relation personnelle avec nous. Il veut être comme un Père pour nous. Il ne veut pas que nous nous enfermions dans une religion.
La femme ayant compris cela, son enfermement se mue en enthousiasme et elle annonce avec ardeur que Jésus a changé sa vie.

Les choses sont simples : l'homme ne peut se changer lui-même et l'homme est coupable vis-à-vis de Dieu. Dieu étant juste, il jugera les hommes. Mais il nous aime, chacun d'entre nous. Et parce qu'il nous aime, il a envoyé son fils Jésus mourir à notre place pour nos péchés.

Celui qui croira sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Quel choix allons-nous faire ? Essayerons-nous désespérément de combler notre vide ou désirerons-nous rencontrer Jésus, le seul capable de changer et de combler notre vie ?

La balle est dans notre camp.