Il y a plus d'une semaine, une tragédie a touché notre pays, ce qui fut amplement relayée en boucle par les médias. L'angoisse est bien présente et palpable, même si l'on sait pertinemment que la vie doit reprendre son court. C’est pourquoi David a voulu partager des principes fondamentaux afin de nous aider à affronter ces événements et prendre le recul nécessaire pour y parvenir.

La question qui se pose naturellement est alors de savoir quelles vertus chrétiennes doivent être développées ?

Nous allons commencer par lire Tite 2:2-7 « Dis que les vieillards doivent être sobres, honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience (…) Exhorte de même les jeunes gens à être modérés, te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres, et donnant un enseignement pur, digne, » Un mot est souligné ici à plusieurs reprises: "sensé" (ou modéré) dans sa conduite comme dans ses opinions.

Puis, David nous propose de lire Luc 13:1-9 qui relate l’histoire de Jésus qui apprend le massacre de Galiléens et qui raconte ensuite la parabole du figuier.

Être sensé, pondéré, ou modéré c’est l'idée de garder la tête froide et de prendre du recul. C'est d'ailleurs un signe de maturité chrétienne chez une personne. Être modéré implique un sérieux ou une réserve dans sa conduite, ainsi que dans ses opinions et jugements. 

Dans le deuxième passage, nous voyons que Jésus est confronté à une situation difficile car des Galiléens ont été massacrés par Pilate dans leur temple. Leur sang a été mélangé à ceux de leurs sacrifices. Quel recul a eu Jésus? Nous allons en tirer 4 principes:

Un recul pour gérer les pourquoi

Luc 13 :2 « Il leur répondit: Croyez-vous que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte? »

Luc 13 : 4 « Ou bien, ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu'elle a tuées, croyez-vous qu'elles fussent plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? »

Jésus a su discerner l'angoisse de ses contemporains qui lui ont rapporté ces malheurs. Les gens se demandaient pourquoi ils avaient été tués? Posons-nous la question de savoir quelles valeurs et quels repères nous apportons aux autres.

Il est difficile aujourd'hui pour les jeunes de se projeter sur demain face aux horreurs que nous voyons dans les médias. N’oublions pas que le désespoir est un facteur de violence.

Nous devons entendre les "pourquoi" et y apporter les réponses.

Se recentrer sur l'essentiel

Luc 13 :3 et 5 « Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. »

Nous sommes tous coupables mais nous avons encore l'opportunité de nous repentir. Le pragmatisme de Jésus apparaît dans ce passage: nous mourrons tous et nous sommes tous pécheurs.

Ces attentats nous rappellent que nous pouvons faire face à la mort à chaque instant, cependant nous devons être prêts à rencontrer Dieu.

Un recul pour être vigilant et prêt

Lisons Luc 12 :35-59

En particulier verset 57 : « Et pourquoi ne discernez-vous pas de vous-mêmes ce qui est juste? »

Et le verset 38 : « Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant! »

Un appel à la vigilance: amour et sainteté (lire versets 45-48)

Il est peut-être temps de remettre nos priorités en ordre. Nous vivons parfois comme si la terre était notre destination finale. Toutefois nous devrions nous comporter comme des migrants sur terre, à l'image d'Abraham. Notre cité est dans les cieux.  Ces attentats doivent nous pousser à apporter de l'amour et de l'espérance aux hommes.

Un appel à un discernement des temps (lire versets 55-57)

Comme pour la météo, nous devons savoir discerner les temps. Il y a des signes économiques, politiques, climatiques, spirituels et moraux. Néanmoins c'est un discernement non pas pour nous effrayer, mais pour nous motiver.

Un recul pour prévenir et guérir

Luc 13 :6 « Il dit aussi cette parabole: Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n'en trouva point ».

Luc 13 :9 « Peut-être à l'avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas. »

Jésus termine par la parabole du figuier qui nous enseigne que la patience de Dieu s'arrêtera à un moment donné. Dans cette attente, nous ne devons pas nous tourner les pouces mais nous avons un rôle de guérison. Dans l'Apocalypse est évoqué l'arbre de vie dont les feuilles guérissent les nations. L'Eglise doit devenir le dernier rempart avant la folie et la mort. Il faut reprendre le terrain perdu et apporter les valeurs de l'Evangile.

Dans le passé, les chrétiens ont lutté contre les fanatiques et la discrimination et exclusion. Ils ne se sont pas repliés sur eux. Ainsi nous devons également lutter. Nous pouvons citer pour exemple de Luther qui a défendu le salut par la foi et non par ses actions ; celui de Marie Durand qui, emprisonnée dans la tour de Constance pendant 38 ans, avait inscrit sur un mur le mot « RESISTER » ; William Booth, le fondateur de l'armée du salut ; sans oublier Martin Luther King qui a lutté contre la discrimination et le racisme aux Etats-Unis.

Ces personnes ont fait entendre un cri d’espérance malgré les oppressions, parfois au péril de leur vie.

Soyons courageux dans l'amour et dans la vérité.