David Mastriforti

Par ses meurtrissures...

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Ce matin là, David avait une bonne nouvelle à nous annoncer : nous sommes, chacun d'entre nous, précieux aux yeux de Dieu. Et même si nous sommes dans l'affliction à tel point que notre vie semble ne plus avoir d'importance ou de sens, Dieu est capable de nous agripper de sa main puissante, de nous extraire de notre état afin de nous rendre notre véritable valeur et de nous rétablir dans notre pleine dignité.

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À la manière d'enfants qui fabriquent des instruments de musique au son mélodieux à partir de rebuts sans valeur apparente, Dieu souhaite procéder à notre « réparation », à notre reviviscence et à notre guérison. Mais par quel moyen Dieu œuvre-t-il à cette restauration ? C'est par son fils que Dieu agit, car Jésus n'est pas seulement notre Sauveur, il est également le médecin de nos vies.

Voici ce que dit le prophète en Ésaïe 53:3-5 : « Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. »

Nous apprenons que Jésus a immensément souffert, qu'il a subi des injures, des humiliations et des injustices terribles. Mais nous avons la joie d'apprendre, que c'est par l'ensemble des meurtrissures dont il a été l'objet, que nous sommes guéris.

Nous retrouvons aussi cette vérité dans 1 Pierre 2 : 18-24.

Jésus n'a pas seulement porté nos iniquités à la croix mais aussi nos douleurs et nos souffrances. Et par ses souffrances, il nous apporte la pleine guérison, tant sur un plan physique que spirituel et émotionnel. Jésus comprend nos sentiments d'abandon, de solitude et d'exclusion ainsi que nos douleurs, nos blessures et nos angoisses. Il les a lui-même ressentis. Il sait ce que nous vivons.

Cela lui a coûté d'être notre médecin ! Voici cinq principales blessures que Jésus a éprouvées, et que potentiellement, nous aussi, subissons ou avons eu à subir dans nos vies respectives.

1. La trahison

La trahison la plus rude est celle qui vient de nos proches et de nos amis les plus intimes, ceux envers qui nous témoignons de notre affection et qui nous la rendent.

Jésus a été livré par Juda, son ami en qui il avait pourtant placé sa confiance. Ce que l'on notera par ailleurs, c'est que Juda n'a pas été séduit ou menacé par les chefs religieux. Cette trahison découle de sa propre initiative (Matt 26 : 14-15). A cela s'ajoute la manière sournoise dont Juda a désigné aux sacrificateurs et à la foule armée quel était l'homme qui devait être arrêté. En effet, il a embrassé Jésus. Il a délibérément choisi de donner au signal malveillant une apparence bienveillante en utilisant le baiser alors qu'un simple geste du doigt aurait suffi.

Malgré cela, Jésus continue de l'appeler « mon ami » (Matt 26 : 50). Aurions-nous eu la même réaction si un de nos amis nous avait trahis, piétinant notre confiance sans aucun scrupule ? L'épouse trompée aurait-elle eu une réaction semblable à l'égard de son mari adultère ? Qu'aurait fait une grand-mère à l'égard d'un de ses petits-enfants en difficulté qui l'aurait dépouillée de ses finances en profitant outrancièrement de sa charité ?
Les sujets de trahison sont légions.

Mais Jésus a vécu lui aussi la trahison. Il sait ce que c'est. Et par conséquent, lorsque nous sommes trahis, il est vital de nous rappeler que la fidélité de Dieu est immuable. Jamais, il ne nous abandonnera.

2. L'injustice

Jésus a également subi l'injustice. Elle s'est manifestée par la parodie de procès qu'il a vécu : les accusations étaient mensongères, les faux témoignages affluaient pour l'inculper (mais ils ne concordaient pas) et les procédures traditionnelles de rassemblement du sanhédrin et de déroulement du procès n'avaient pas été respectées (aujourd'hui, quelqu'un peut échapper à un procès pour vice de procédure, même s'il est coupable).

Qui de nous n'a jamais été victime d'une injustice, que ce soit au travail, à l'école, parmi sa famille ou ses amis, ou à l'église ? Qui n'a jamais dit à propos d'une situation qu'elle était injuste ?

Mais Jésus a conservé le silence. (Matt 26 : 62) Il est resté calme et n'a pas répondu aux fausses accusations. Même Pilate est étonné de la réaction de Jésus face à une telle injustice.

Esaïe 53 : 7 disait : « Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche. »

À sa place, comment aurions-nous réagi ? Les injustices que nous vivons régulièrement ou qui persistent peuvent nous amener à l'amertume, à la colère ou au désespoir. Mais la haine ou la vengeance ne peuvent pas soulager la blessure de nos cœurs ou résoudre les injustices, même les plus graves. La vie sur terre n'est pas juste. C'est une réalité que tous les hommes vivent, bons comme mauvais.

L'important est notre réaction. Et c'est dans des moments d'injustice qu'il est bon de nous rappeler que Jésus nous comprend et qu'il est notre avocat.

3. Le rejet

Jésus a été rejeté par la foule ; elle ne voulait pas de lui, Elle qui auparavant l'avait acclamé et qui avait été bénie par lui, retourne sa veste et non seulement réclame la crucifixion de Jésus mais aussi la libération d'un criminel, Barabbas. Un phénomène sociologique de nos sociétés actuelles avec lequel nous pouvons faire un parallèle est l'ostracisme, ou plus simplement l'exclusion sociale.

Qu'elle soit flagrante ou plus subtile, beaucoup la vivent et sont privés de relations sociales, exclus des groupes, victimes de l'indifférence sous prétexte qu'ils ne sont pas conformes ou qu'il a été décidé de ne pas les accepter.

Mais la Bible nous dit que nous avons été créés pour être en communion, et non pour subir le rejet. L'acceptation sociale est un besoin vital. Les personnes qui ont été victimes du rejet social n'en ressortent pas indemnes : baisse d'estime de soi, agressivité, tristesse, non-épanouissement, isolement social, fragilité physiologique, etc. Beaucoup ont besoin d'être guéris de ces blessures. Et gloire à Dieu, l'Évangile est un message d'amour, d'accueil et d'acceptation. Jésus a été rejeté pour que nous soyons accueillis !

4. L'humiliation

Jésus a aussi été humilié. Il est dit que les soldats lui crachèrent au visage, qu'ils lui donnèrent des coups de poing et qu'ils le frappèrent. Il a été méprisé et injurié. Il sera moqué et tourné en dérision : par Hérode, par la foule, par les magistrats et par les soldats.

Nous aussi nous avons été humiliés et moqués, à propos de notre physique, de notre nom, de nos maladresses ou quoi que ce soit d'autre. Certains ont été humiliés dans leur intimité et victimes d'abus.

Sachons que Jésus a porté ces mêmes souffrances. Il nous comprend plus que quiconque. Et il veut nous guérir.

5. L'abandon

L'abandon est douloureux, peu importe de qui il vient. Mais il y a certainement un abandon plus douloureux que les autres : celui de son père. Jésus s'est écrié sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matt 27 : 46)

Avec cet abandon, Jésus a connu l'absence de Dieu. C'est le sentiment d'abandon le plus absolu. Depuis sa naissance, Jésus était en communion permanente avec son Père. Et à ce moment précis, cette communion s'est rompue et il a vécu l'abandon. Le châtiment, la condamnation est tombée sur Jésus, qui était pourtant l'amour incarné, le prince de paix. Il est devenu malédiction pour nous, pour notre rédemption car il est l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.

Alors Jésus sait aussi ce qu'est l'abandon. Il comprend quand notre monde s'écroule et que nos plus proches nous délaissent.

Souvenons-nous qu'à la croix, Jésus s'est identifié à nous et a enduré la trahison, l'injustice, le rejet, l'humiliation, l'abandon et toutes sortes d'autres blessures, afin de nous apporter la guérison car nous sommes précieux aux yeux de Dieu.